L'Algérie s'apprête à devenir l'un des fournisseurs principaux du marché européen de gaz. Une société de commercialisation du gaz algérien en Espagne sera créée prochainement par la compagnie Sonatrach. C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil à partir de l'Espagne où il effectue une visite de travail. Cette société sera créée en prévision de la mise en service du gazoduc Medgaz, prévu en fin 2008. Sonatrach va donc commercialiser directement, soit à l'entrée du gazoduc, soit à sa sortie, une partie du gaz transporté par Medgaz. Le ministre a révélé que le processus de création de ladite société est sur le point d'être terminé. S'exprimant sur le projet du gazoduc, qui était l'objet de la visite, le ministre a relevé que les études d'impact environnemental sont pratiquement réalisées. L'entreprise Enagas, qui gère le réseau gazier en Espagne, poursuit le ministre, a été chargée de réaliser le tronçon Almeria-Albacete (300 km) qui permettra d'interconnecter le gazoduc avec le réseau espagnol. Le gouvernement espagnol semble prendre au sérieux ce projet dont la réalisation, qui a débuté en 2002, a trop traîné, selon les observateurs. Le gouvernement espagnol a classé ce projet comme prioritaire dans son programme de 2005. Pour ce qui est de la partie algérienne du gazoduc, le ministre a rappelé que deux tronçons en terre sont en cours de réalisation, alors que la construction d'un troisième tronçon sera prochainement adjugée par le biais un avis d'appel d'offres, dans les semaines à venir. S'agissant du tronçon en mer (200 km), il a observé que l'avis d'appel d'offres pour la station de compression, les tubes et leur pose a été lancé, ajoutant que l'octroi des contrats pour la réalisation de cette partie du gazoduc interviendra avant fin juin. M. Khelil précise que l'ensemble des travaux devraient être terminés avant la fin 2008, date à laquelle le gazoduc Medgaz sera opérationnel, avec une capacité initiale de 8 milliards de m3/an destinés à approvisionner le marché espagnol. La visite de M.Khelil a permis de remettre sur le tapis le projet de câble électrique sous-marin reliant les deux pays. Le ministre a estimé que les discussions sont à un stade avancé. «C'est un projet économiquement viable et nous pensons qu'il va commencer à se concrétiser dans les prochains mois», a déclaré pour sa part le ministre espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, M.José Montilla, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre algérien de l'Energie et des Mines. Avec la réalisation des deux gazoducs, à savoir Gal si et Medgaz, l'Algérie va devenir l'un des fournisseurs principaux du marché européen de gaz en livrant plus de 16 milliards de mètres cubes de gaz à partir de 2009. Par ailleurs, M.Khelil a plaidé, à cette occasion, pour une baisse des taxes sur les carburants en Europe. «Les gouvernements des pays occidentaux doivent baisser les taxes sur les carburants pour réduire l'impact des prix élevés du pétrole sur les consommateurs», a réclamé Chakib Khelil, dans un entretien paru hier dans le quotidien El Mundo. Ces taxes, explique-t-il, sont le résultat de la politique entreprise en 1973 pour réduire la dépendance du pétrole. Cet objectif a été atteint avec notamment le développement du gaz ou l'utilisation d'énergies propres. «Les pays consommateurs obtiennent quatre fois plus de bénéfices que ceux de l'Opep», a-t-il souligné.