Une vingtaine de jeunes a été arrêtée hier. Djelfa a été secouée une nouvelle fois, hier, par la protestation des habitants du quartier Bloc-36, situé au Sud de la ville, qui ont bloqué la RW1 en signe de contestation sur les conditions de vie très difficiles dans lesquelles ils se trouvent depuis 1988, l'année où leur quartier a vu le jour. Une soixantaine d'habitants de ce quartier s'est déplacée au siège de la wilaya espérant une entrevue avec le wali, mais en vain, “le wali a refusé de nous recevoir !”, nous lança Abdelkader, 38 ans, père de famille, avant d'ajouter : “Nous n'avons qu'à manifester notre colère et c'est fait !” Quant à Mohamed, lui, parle d'humiliation de la part des autorités locales. “Personne ne veut nous écouter, toutes nos requêtes sont restées sans suite !”, nous dira-t-il. L'effervescence est à son comble, pneus incendiés, barricades… Plus de trois cents personnes se sont rassemblées pour exprimer leur désarroi. “Nous ne voulons qu'un toit pour vivre dans la dignité !”, s'écriait l'un des manifestants en colère. En fait, ce sont plus de 300 familles qui vivent dans ce “ghetto” où l'eau n'existe pas, tout comme le réseau d'assainissement. Ce quartier de misère est entouré par quelques immeubles réalisés récemment pour… cacher l'autre face de Djelfa. À midi, les éléments de la Sûreté nationale, comme à leur habitude, avaient déjà entamé des pourparlers avec les manifestants surchauffés. Le maire, venu faire l'“élu”, a failli être lynché sous un ciel d'insultes. “Il n'a aucune crédibilité !”, lança Mohamed. “Nous ne croyons plus à ses promesses !”, ajoute-t-il. 15h, les éléments antiémeutes font leur apparition, ils étaient une cinquantaine, les bombes lacrymogènes et les coups de bâtons ont pu disperser la foule nombreuse en protestation. Les éléments de la Gendarmerie nationale observaient de près l'évolution de la situation au moment où les policiers ont procédé à l'arrestation de plus de vingt personnes. Bien que le calme soit revenu au Bloc-36, les habitants exprimaient leur indignation suite à l'arrestation de plusieurs personnes, s'écriant : “Nous sommes victimes de la hogra.” L. G.