Une conférence de presse se tiendra ce matin au ministère de l'Education. Le cru 2004 est de loin le meilleur. Jamais les résultats du baccalauréat n'ont enregistré une hausse aussi importante comme celle qui vient de distinguer la session de juin. 42,5% de taux de réussite. Voilà un chiffre qui restera sans doute dans les mémoires. Sur 574 564 candidats inscrits aux épreuves, près de 220 000 ont franchi le cap déterminant avec brio. En une année, le taux de succès a grimpé de 30%. Il était à hauteur de 29% en 2003. Quelles sont les raisons de ce boom spectaculaire ? Paradoxalement, ces résultats sont le fruit d'une scolarité tumultueuse. Pendant plus de trois mois, les élèves ont été contraints à des vacances forcées à cause de la grève de leurs enseignants. Pour pallier la désertion de leurs professeurs, ils ont dû se rabattre sur des cours particuliers. De son côté, le ministère de l'Education nationale, dès la fin de la contestation, a improvisé des séances de rattrapage intensives. Comment dans une telle précarité, les candidats au bac pouvaient-ils être prêts à affronter l'épreuve suprême et prétendre à des chances de succès aussi importantes ? Selon le conseiller à l'information du département de l'Education, le mouvement contestataire des enseignants n'a en rien compromis les chances de succès des candidats. Outre les réaménagements ad hoc opérés dans le calendrier scolaire afin d'achever les programmes et préparer les élèves aux examens, notre interlocuteur cite les efforts accomplis dans la durée, en matière de réforme du système éducatif. Les conditions drastiques d'accès à l'enseignement secondaire, la suppression du système des quotas et du rachat à tous les paliers, la formation des formateurs… sont autant d'arguments avancés pour faire valoir un bac de qualité. “Les changements se font graduellement. Ce qui explique l'amélioration constante des résultats”, soutient le collaborateur de Boubekeur Benbouzid. Il y a onze ans, l'Algérie enregistrait le taux de réussite le plus faible. À peine 10%. Depuis, les chiffres suivent une courbe ascendante constante. Depuis cinq ans, les différentes sessions rivalisent de performance. L'arrivée de Abdelaziz Bouteflika au pouvoir a donné comme un coup de booster à cette tendance à la hausse. Alors s'agit-il d'un bac de qualité ou d'un bac politique ? La Tunisie et la France sont souvent citées par le ministre de l'Education comme des exemples à suivre. Dans ces deux pays, le taux de réussite caracole à hauteur de 70%. Ces prouesses sont véritablement le fruit d'un enseignement de qualité. Chez nous, les réformes hasardeuses effectuées depuis des décennies dans le secteur de l'éducation ont perpétué un système figé. Installée par Bouteflika en 2000, la Commission de réforme de l'école a préconisé une véritable révolution. Elle est administrée au compte-goutte. S. L.