L'Otan va bientôt s'installer en Irak pour former l'armée de l'Irak post-Saddam. Devant les réticences des français et des allemands à y dépêcher des contingents prêts à l'emploi et en mesure de remplacer les forces de la coalition drivée par le commandement américain, Bush devait se contenter d'une mission de formation. L'Otan devrait ainsi encadrer la formation de forces de sécurité irakienne, dès ce mois d'août, selon son secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer. L'Otan se dit répondre à une demande de Bagdad, formulée en juin et dont le principe avait été accepté par les dirigeants de l'alliance lors du sommet d'Istanbul fin juin. Dans une première étape, un noyau d'une quarantaine d'officiers de l'alliance atlantique débarquera en Irak le plus rapidement possible pour commencer cette formation et examiner des options plus poussées. Cette mission devra faire des propositions plus détaillées pour la formation des forces de sécurité irakiennes d'ici le 15 septembre. Au même moment, des informations en provenance de l'Arabie saoudite faisaient état de probables envois de forces militaires arabes en Irak. Washington a sollicité de nombreuses capitales arabes et le secrétaire d'Etat américain Colin Powell s'est, lui-même, rendu dans la région avant de faire une escale surprise à Bagdad où il n'a pas tari d'éloges sur la nouvelle autorité. Le secrétaire d'Etat américain a mis en garde l'Iran contre toute ingérence en Irak, affirmant la volonté des Etats-Unis de faire face à tous les défis. Nous considérerons d'un œil défavorable toute action menée par l'Iran pour avoir une influence en Irak, devait-il déclarer, pensant certainement au remuant et populaire chef chiite Sadr, lequel se déclare hostile à la conférence nationale irakienne qui devrait désigner une sorte de parlement provisoire pour accompagner le pouvoir de transition installé par Washington et légitimé par l'ensemble de la communauté internationale. La Force multinationale (FMN), dirigée par les Etats-Unis, a récemment fait état de la présence en Irak de combattants infiltrés d'Iran et le ministre irakien de la Défense, Hazem Chaâlane, a accusé nommément Téhéran de soutenir le terrorisme et de faire venir des ennemis en Irak. Concernant la situation dans le pays, le volet des otages n'est pas près de prendre fin ainsi que les attentats, visant de plus en plus le plus grand nombre. Le terrorisme n'est toujours pas bien identifié avec un déluge de sigles telles l'armée secrète islamique et les brigades drapeaux noirs qui revendiquent les dernières prises d'otages, pour la plupart de simples chauffeurs de pays du tiers-monde, avec une prédilection pour les pays arabes, certainement pour les inciter à réfléchir sérieusement avant d'envisager l'envoi de leurs militaires en irak. D. B.