L'affaire Hafnaoui Ghoul n'est semble-t-il pas prête à connaître son épilogue. À chaque audience, son lot de surprises et de déceptions. Le deuxième procès en appel, qui s'est déroulé dimanche à la cour de Djelfa n'a fait qu'alourdir encore les condamnations prononcées contre notre confrère. Ne sachant plus à quel saint se vouer pour mettre fin à cet acharnement, Hafnaoui Ghoul recourt à la grève de la faim. “Hafnaoui Ghoul entame à partir d'aujourd'hui une grève de la faim”. C'est ce qu'indique un communiqué du père du journaliste qui précise que “l'état de santé de Hafnaoui s'est détérioré à cause de la condamnation abusive dont il a fait l'objet”. Trois mois de prison ferme, 10 000 DA d'amende et plus de 100 millions de centimes de dommages et intérêts est la lourde peine qui s'est ajoutée à la liste des condamnations prononcées contre Hafnaoui depuis son incarcération le 23 mai dernier. Date où les déboires d'un simple journaliste qui pensait bien faire en dénonçant les abus de certains élus locaux commençaient. Son arrestation suite à la publication du fameux rapport incriminé, n'était qu'un avant-goût de ce qu'il allait endurer pour servir d'exemple à une presse qui dérange. Le châtiment sera inattendu. La mobilisation de la corporation et la dimension internationale qu'a prise l'affaire n'ont pas incité les autorités à mettre fin à cette cabale judiciaire. L'interpellation du premier magistrat du pays par le père du correspondant est restée lettre morte. Loin de baisser les bras, le père lutte toujours pour tenter de sauver son fils. Il revient à la charge et interpelle dans le même communiqué le président de la République en vue “de libérer et d'arrêter toutes ces affaires contre lui”. Ce deuxième appel sera-t-il entendu ? La grève de la faim du correspondant, dont la santé est déjà fragilisée par un long séjour en prison et un fort sentiment d'injustice, mettra-t-elle fin au cauchemar ? Un cauchemar que le journaliste était loin d'imaginer en publiant le rapport accablant qui a servi de prétexte pour justifier la mise en branle de la machine judiciaire contre un simple correspondant de presse. M. B.