Cette nouvelle condamnation viendra s'ajouter à la longue liste des peines prononcées depuis son incarcération le 23 mai dernier. C'est la déception générale qui a régné, hier, à 16 heures, dans la grande salle de la cour de Djelfa. La présidente de l'audience, à voix “basse”, prononçait le verdict sur le deuxième procès en appel de Hafnaoui : “Trois mois de prison ferme, 10 000 DA d'amende et plus de 100 millions de centimes de dommages et intérêts au wali et à ses directeurs exécutifs” qu'ils l'ont poursuivi dans sa cabale judiciaire. Cette nouvelle condamnation vient ainsi s'ajouter à la liste des peines qu'a écopées Hafnaoui depuis son incarcération le 23 mai passé. “Nous sommes déçus. On s'attendait à une peine moins lourde”, nous dira Me Ahmine, avocat de Hafnaoui et représentant de la Laddh, Me Triki, visiblement déçu lui aussi, a préféré garder le silence. Les dizaines de citoyens, venus assister au procès de Hafnaoui, n'arrivent plus à expliquer cette “logique” de répression d'un pouvoir qui veut aller jusqu'au bout. La petite Soumeya, âgée d'à peine 10 ans, fille aînée de Hafnaoui, cherchait vainement à comprendre dans les yeux brillants de son grand-père ce qu'avait dit la dame en robe noire. Elle s'est réjouie tout de même des moments qu'elle a pu passer aux côtés de son père, grâce à la gentillesse d'un policier qui n'a pas pu, comme tout le monde, résister aux retrouvailles du père avec sa petite fille dont la beauté et l'innocence ont inspiré notre confrère Mohamed Benchicou qui a fait le déplacement à Djelfa le 9 juin dernier en signe de solidarité avec Hafnaoui, soit cinq jours avant son incarcération à la prison d'El-Harrach. Le procès de Hafnaoui, qui s'est tenu hier, a été une “grande plaidoirie” pour la liberté d'expression. Le rapport de Ghoul Hafnaoui, publié le 23 mai dernier par le quotidien arabophone Djazaïr News jugé “diffamatoire”, lui a valu, rappelons-le, un mandat de dépôt et une peine de 2 mois de prison ferme, prononcée par le tribunal de Djelfa, le 23 juin passé. Ce rapport “accablant” avait dénoncé plusieurs malversations “corruption, dilapidation de deniers publics” ainsi que d'autres scandales qui ont agacé le wali de Djelfa, déjà embarrassé par la fameuse affaire des 13 bébés morts à l'hôpital et qui a été révélée par le représentant de la Laddh, qui n'est autre que Ghoul Hafnaoui, devenu par excellence l'ennemi n°1 du wali. Les ennuis de Hafnaoui sont loin de prendre fin. Ainsi, et selon des sources judiciaires, Hafnaoui sera entendu dans les tout prochains jours par le procureur de la République près le tribunal de Djelfa, au sujet d'une lettre qu'il aurait envoyée à partir de la prison au procureur général près la cour de Djelfa. Affaire à suivre. L. G.