Le correspondant de presse à Djelfa et militant des droits de l'homme, Hafnaoui Ghoul, a décidé d'entamer à partir d'aujourd'hui une grève de la faim. Une décision qui intervient ainsi au lendemain de sa nouvelle condamnation, prononcée contre lui par la Cour de Djelfa. Le verdict sur le deuxième procès en appel prononcé contre Hafnaoui, avant-hier, a été, en effet, de « trois mois de prison ferme, 10 000 DA d'amende et plus de 100 millions de centimes de dommages et intérêts au wali et à ses directeurs exécutifs ». Une condamnation qui alourdit ainsi la peine qu'a écopée Hafnaoui Ghoul depuis son incarcération le 23 mai dernier. Sa famille a demandé hier au président de la République, en sa qualité de premier magistrat du pays, d'intervenir pour sa libération et l'arrêt de toutes les poursuites judiciaires décidées contre lui. Pour sa part, Reporters sans frontières (RSF) a condamné ce verdict « alourdissant le jugement de première instance du 23 juin 2004 ». « Nous dénonçons, une fois de plus, l'acharnement judiciaire odieux auquel se livre la justice de Djelfa sur Hafnaoui Ghoul. A chaque procès en appel, sa peine est alourdie et ses amendes doublées ! Nous sommes abasourdis par cette nouvelle condamnation », a déclaré, hier, cette ONG dans un communiqué. Condamné au début - le 23 juin dernier - à 2 mois de prison ferme pour un article paru le 23 mai dernier dans le quotidien arabophone El Djazaïr News jugé « diffamatoire », sa peine a été portée à trois mois dans un procès en appel tenu le 11 juillet dernier. Dans cet article, Hafnaoui avait dénoncé la « corruption et la dilapidation de deniers publics » par certains responsables de la wilaya de Djelfa. Le 2 août dernier, le représentant de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) a été reconnu coupable d'avoir fait parvenir une lettre à sa fille depuis la prison ; de ce fait, Ghoul risque encore de payer pour cette « transgression des voies réglementaires ». Hafnaoui pourrait être entendu par le procureur de Djelfa dans les prochains jours par rapport à cette affaire. Par ailleurs, RSF s'inquiète quant à l'issue que pourrait prendre le procès en appel du directeur du quotidien Le Matin, Mohamed Benchicou, prévu pour demain à la cour d'Alger. Benchicou a été, pour mémoire, condamné le 14 juin dernier à deux années de prison ferme et une amende de 20 millions de dinars dans l'affaire dite des bons de caisse.