L'alliance avec les travaillistes et le plan de séparation de la bande de Gaza sont les objectifs à éliminer de l'aile dure du Likoud, déterminée à infliger un autre camouflet au chef du parti. La prochaine semaine ne s'annonce pas de tout repos pour Ariel Sharon. Au moment où il pensait qu'il allait régler tous les problèmes de son cabinet en s'alliant avec les travaillistes, le Chef du gouvernement israélien fait l'objet d'une offensive des extrémistes de son propre parti visant à bloquer toutes ses initiatives, notamment le plan de séparation de la bande de Gaza. En réussissant à convoquer la convention du Likoud pour le 18 août prochain, les “durs” de cette formation politique au pouvoir en Israël ont d'ores et déjà asséné un sérieux coup à Ariel Sharon. En effet, cela démontre l'adhésion d'une partie importante des membres du parti à leur démarche, d'où leurs chances réelles de les voir lui infliger un autre camouflet. Le but essentiel est de faire capoter l'alliance que compte sceller Sharon avec les travaillistes à travers un gouvernement d'union nationale. S'il parviennent à cet objectif, le Premier ministre israélien sera dans l'obligation de mettre la clé sous le paillasson. Il sera à la merci des groupes parlementaires de la Knesset, car ne disposant pas de la majorité au sein de cette instance législative. Sa présence à la tête du gouvernement ne sera plus q'une question de temps. Son unique chance de sauver le gouvernement était de s'allier avec son “ennemi” d'hier Shimon Peres. En disgrâce aux yeux de l'opinion publique israélienne qui ne lui accorde plus que 20% environ des intentions de vote en cas d'élections législatives anticipées, le parti des travaillistes ne voulait pas rater une si belle opportunité de revenir au-devant de la scène. Au crépuscule de sa vie et de sa carrière, Peres tente de remettre sur les rails son parti en acceptant de s'allier avec les “faucons”. Bien qu'il s'agisse d'une alliance contre-nature pour les observateurs du Proche-Orient, l'acceptation des travaillistes d'entrer au gouvernement n'est en fin de compte qu'un renvoi d'ascenseur entre Shimon Peres et Ariel Sharon. Lorsque Peres était Premier ministre durant les années 1980, il avait tendu la perche au bourreau de Sabra et Chatila, renvoyé de l'armée et oublié de la vie politique israélienne. Pour rappel, Sharon avait été nommé à l'époque ministre de la Construction et des Colonies dans le gouvernement Peres. La main tendue de Sharon, aujourd'hui, est interprétée comme un geste de gratitude, mais également comme une tentative de sauver désespérément les meubles. Cela étant, le plan de séparation de la bande Gaza et l'évacuation de 21 colonies israéliennes, initiative unilatérale de Sharon, sera caduc, si jamais les extrémistes du Likoud parviennent à rallier la majorité à leurs thèses. Reste à savoir si Sharon a les moyens au sein du Likoud de contrer ses adversaires. Il devra mettre les bouchées doubles pour faire échouer cette énième offensive de ses adversaires à l'intérieur du Likoud, soutenus par les colons. K. A.