Si côté terrain, le Mouloudia d'Oran a correctement débuté sa saison en évitant le piège tendu par l'OM Ruisseau, grappillant au passage le point du match nul, côté finances, les clignotants sont toujours au rouge. Et apparemment le bout du tunnel est encore (très) loin. Conscient que ce manque de moyens financiers risque de porter un coup au moral des joueurs qui n'attendaient que le retour au pays pour pouvoir, enfin, percevoir un partie de leur première tranche de leur prime de signature (que certains n'ont même pas encore négociée), le président mouloudéen, Meziane Mourad, s'est rendu d'ailleurs à la séance d'entraînement de dimanche après-midi, afin de “parler” et de “rassurer” le groupe. C'est ainsi qu'il a demandé aux joueurs, selon l'un deux, “de patienter encore une quinzaine de jours, le temps que les administrations qui sont en congé, reprennent du service”. “Mais après, vous aurez votre argent”, leur aurait-il également promis, chose qui n'a, cela dit, guère convaincu certains, lesquels songent déjà à boycotter les rencontres officielles si jamais leur président faillait, encore une fois, à sa parole. C'est le cas, à titre d'exemple “concret”, du milieu de terrain et buteur face à l'OMR, Redouane Benzerga, qui a été assez clair sur le sujet. “Nous avons certes fixé un délai de 15 jours à Meziane, mais me concernant, il est fort probable que je ne joue pas, ce jeudi à Bouakeul, face au Widad de Tlemecen, si d'ici là on ne me verse pas une partie de mon dû”, devait en effet, nous dire l'ex-international et d'ajouter : “Nous avons fait beaucoup de sacrifices la saison dernière en jouant presque gratuitement. Mais cette saison, on ne va pas consentir les mêmes sacrifices et ce, même si on est restés beaucoup plus par amour du maillot que pour autre chose. Il se pourrait que je parte maintenant (NDLR : dimanche en fin de journée à l'issue de la séance d'entraînement) sous l'effet de la colère. Mais pour moi c'est clair, si on ne régularise pas ma situation financière, je continuerai à me défoncer à l'entraînement mais je ne prendrai part à aucune rencontre officielle !” Des déclarations qui vont, faut-il le rappeler, dans le sens de celles du libéro international Zoubir Ouasti qui, en dépit des nombreuses sollicitations de certains dirigeants et de proches de l'équipe, a refusé tout compromis. “Si on ne m verse pas 60% cash de ma prime de signature, je ne jouerai aucun match et ne réintégrerai pas le groupe. J'ai déjà fait assez de sacrifices comme ça en me désistant de près de 76 millions de ma prime de la saison écoulée”, leur a-t-il déclaré comme pour démontrer sa ferme détermination à ne pas faire machine arrière. Medjadj : “Ouasti a tout intérêt à revenir… ” Une situation qui ne plaît visiblement pas à l'entraîneur mouloudéen Najib Medjdj, lequel a tenu à lancer un appel à Ouasti. “Si j‘ai un conseil à lui donner, c'est qu'il réintègre au plus vite le groupe, qu'il s'entraîne avec nous, puis il, aura tout le temps de régler son problème avec la direction du club. Car à mon avis, s'il continue à boycotter l'équipe et à refuser de jouer, il sera en manque de compétition à l'approche des Jeux panarabes. Ce qui risque de lui valoir sa place en équipe nationale olympique. Et si par malheur il venait à perdre sa place chez les espoirs, il ne pourrait pas aspirer à une sélection en équipe nationale séniors, alors qu'il a entièrement sa place parmi les “A”, c'est dire qu'il a tout intérêt à réintégrer le groupe au sein duquel il est le bienvenu, et où il récupérera sa place dans la mesure où il s'est bien préparé avec l'équipe nationale olympique en France”, dira à ce sujet, le responsable technique des Rouge et Blanc, lesquels devaient croiser le fer, hier, à partir de 16 h en amical au stade Habib-Bouakeul, avec leurs vis-à-vis du Rapid de Relizane. A. K.