Aïssa Menadi et son équipe ont décidé d'annuler la décision de démissionner “pour l'intérêt général de l'entreprise et des travailleurs de la zone industrielle de Sidi Amar”. La décision est tombée hier en fin d'après-midi. Grâce à l'intervention du secrétaire général de la Centrale syndicale, Menadi est revenu sur sa décision de démissionner. Il faut savoir qu'en raison de la démission du SG du syndicat de l'entreprise Ispat de Annaba et de son bureau, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar (Annaba) a été hier, lundi, dès deux heures du matin, paralysé par une grève générale, décidée par les travailleurs en signe de solidarité avec leur syndicat, dont les membres et leurs familles sont depuis samedi la cible d'intimidations et d'actes d'agression de la part d'une bande d'individus qui serait manipulée par le président de l'APC de Sidi Amar et la mafia de la ferraille, selon les déclarations du syndicat d'Ispat. Les filiales de l'entreprise Ispat sont complètement à l'arrêt. Cependant, seuls les hauts-fourneaux et la cokerie ont été mis en veilleuse. Aussi, tous les chemins et accès au complexe d'El-Hadjar sont bloqués par des centaines d'ouvriers, qui menacent également des représailles contre les “ennemis d'Ispat”. Un meeting de plus de 5 000 travailleurs a eu lieu à l'intérieur d'Ispat et au cours duquel les sidérurgistes ont rejeté à main levée la démission du SG du syndicat d'Ispat et de son équipe. Plusieurs autres unités économiques publiques implantées dans la zone industrielle de la Meboudja, Sidi Amar, ont enclenché également une grève en signe de solidarité avec le secrétaire général du syndicat d'Ispat, il s'agit notamment de la Sntr, Ensid, Prosid, Procim et l'Epea. Selon une source syndicale au fait de la situation, le patron de l'UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd, qui a refusé cette démission collective, a rassuré dans un appel téléphonique le chef de file du syndicat d'Ispat de son soutien indéfectible, en lui demandant de surseoir à la décision de sa démission du syndicat qu'il a prise et à celle des autres membres du syndicat. Pour rappel, le responsable du syndicat d'Ispat, Aïssa Menadi et les membres de son bureau et de sa famille ont fait l'objet d'attaques à la bombe lacrymogène, aux gourdins et l'épée, perpétrées, jeudi et samedi derniers, par un groupe d'individus chapeautés par un repris de justice. Le SG, dont la maison a été également attaquée de nuit, n'a trouvé son salut que grâce aux travailleurs d'Ispat de la commune de Sidi Amar. Commentant cet acte d'agression, Aïssa Menadi l'a qualifié de manipulation orchestrée par des forces occultes dans le but de déstabiliser la région entière. À ce sujet, il pointe un doigt à l'encontre de certains “hauts gradés de l'Armée nationale populaire, purgés récemment”. On apprend, par ailleurs, qu'un secrétaire national chargé de l'administration et des finances auprès de l'UGTA est attendu lundi après-midi au complexe sidérurgique d'El-Hadjar pour convaincre, semble-t-il, le secrétaire général du syndicat d'Ispat de revenir sur sa décision de démission et de demeurer aux rênes du syndicat des sidérurgistes. La reprise du travail reste donc subordonnée à la décision du SG du syndicat d'Ispat, Aïssa Menadi, de demeurer ou non à la tête dudit syndicat. Le SG du syndicat d'Ispat qui est également secrétaire de l'union communale UGTA de Sidi Amar, est membre de l'Assemblée populaire communale de Sidi Amar sous la casquette d'indépendant. B. B.