Chaque année, des milliers de personnes parties du Maghreb ou de l'Afrique noire arrivent sur les îles italiennes de Sicile ou de Lampedusa. Miraculées qui ont réussi à traverser la mer quand d'autres se sont évanouies dans la Méditerranée qu'ils ont tenté de traverser moyennant leurs économies à partir de la Tunisie ou de la Libye. Depuis peu, le gouvernement de Silvio Berlusconi ne veut plus recevoir sur sa terre ces légions de clandestins et tente de mettre en place un programme de lutte contre l'immigration clandestine. C'est le point central des trois déplacements à Tripoli ces deux dernières années. Le 25 août dernier, il a été reçu à Syrte par le dirigeant Mouammar Kadhafi qui semble désormais plus enclin à accepter les propositions italiennes accueillies d'abord avec méfiance car susceptibles à ses yeux de porter atteinte à la souveraineté nationale. Le problème “n'est pas seulement italo-libyen, mais celui de l'Europe et de l'Afrique”, avait déclaré M. Berlusconi après cette visite. “Nous sommes convenus de l'opportunité que le modèle de coopération italo-libyenne pour le contrôle des flux migratoires et la répression de l'immigration clandestine puisse être un exemple des rapports entre l'Europe et l'Afrique”, avait-il ajouté. De quoi il s'agit en fait? à partir du 15 septembre, des vedettes maritimes avec des équipages italiens et libyens devraient patrouiller le long des côtes libyennes en vue de surveiller les embarcations se rendant vers la Sicile et Lampedusa. La coopération débutera sous forme d'un programme de formation des policiers libyens avant de prendre la forme de brigades mixtes qui vont lutter contre cette nouvelle forme de traite des humains réalisée par des filières de passeurs. Autre aspect de cette coopération, la construction de centres d'accueil de réfugiés en Libye et l'aide au rapatriement des clandestins. Ce programme va se dessiner plus clairement avec la visite prévue le mois prochain à Tripoli du ministre de l'Intérieur italien Giuseppe Pisanu. La Libye, qui sort peu à peu de son isolement après avoir réglé son contentieux sur le terrorisme avec les Etats-unis et certains pays européens, veut profiter de cette position pour faire avancer d'autres dossiers. En réparation de la colonisation italienne, Tripoli exige de Rome la construction d'une autoroute de 1 700 kilomètres pour un coût estimé de 3,6 milliards de dollars... Y. K.