Le SLM, accusant Khartoum de violer la trêve, en appelle à l'ONU. Le Mouvement de libération du Soudan, un des deux mouvements rebelles du Darfour, est formel : le pouvoir soudanais n'a pas l'intention de régler les problèmes dans cette région frontalière du Tchad, ni de mettre fin aux exactions qu'il fait subir à ses populations. Le numéro un du SLM demande à l'ONU d'adopter la batterie de sanctions dont elle a menacé le président Béchir s'il venait à ne pas se plier aux résolutions internationales sur le Darfour. Plus de 1 000 éléments des troupes régulières, montés sur 20 camions de transport et aidés par des milices djandjawids, ont attaqué une base de l'Armée de libération du Soudan (ALS) à Mellit, au nord d'El-Facher, capitale de l'Etat du Darfour Nord. Cette attaque, une violation du cessez-le-feu, s'est déroulée dans une région censée être sous l'observation de l'Union africaine. Un cessez-le-feu a été conclu en février 2004 entre les rebelles du Darfour et Khartoum. Mais la trêve est régulièrement violée, et chacun des protagonistes en accuse la partie adverse. En attendant, quatre millions de personnes au Darfour vivent dans la peur permanente d'être attaquées par les troupes gouvernementales et les milices djandjawids. Qualifiant de génocide les violences commises dans la province occidentale du Darfour, les Etats-Unis ont avancé un projet de résolution visant à accentuer la pression sur le gouvernement soudanais pour qu'il rétablisse la sécurité sur place et traduise en justice les auteurs d'atrocités. Certains membres du Conseil de sécurité, dont la Chine et la Russie, pays qui disposent d'un droit de veto, mais aussi l'Algérie et le Pakistan, ont exprimé leur hostilité à plusieurs points du projet, en particulier la menace de sanctions économiques contre le Soudan. Entre 30 000 et 50 000 personnes sont mortes et près de 1,4 million ont été chassées de leurs terres en 19 mois de conflit armé dans la région depuis février 2003, selon l'ONU. D. B.