L'Afrique “ne souhaite pas se diviser pour de faux slogans”, a estimé le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères, Taïb Fassi Fihri, après la reconnaissance mercredi dernier par l'Afrique du Sud de la République arabe sahraouie démocratique (RASD, autoproclamée). Le président sud-africain, Thabo M'beki, a soutenu que la situation du Sahara occidental était “un motif de grande honte” du fait de l'absence d'une solution d'autodétermination pour les populations concernées. L'Afrique “n'a pas besoin de course au leadership et encore moins de constitution d'axes”, a estimé M. Fassi Fihri, dans une déclaration citée, hier, par l'agence marocaine MAP. L'Afrique du Sud a annoncé mercredi dernier qu'elle reconnaissait officiellement la République arabe sahraouie démocratique (RASD), un Etat proclamé en 1976 par le Front Polisario qui dispute au Maroc la souveraineté sur le Sahara occidental annexé par Rabat en 1975. Dans une lettre adressée à l'ambassadeur d'Afrique du Sud au Maroc, les leaders de trois partis gouvernementaux, l'Union socialiste des forces populaires (USFP), l'Istiqlal (nationaliste) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) se sont déclarés “consternés” par cette reconnaissance “contre-productive (...) qui s'inscrit dans une logique d'exacerbation des tensions régionales”. Le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste) a, de son côté, dénoncé une décision “étrange et malsaine”. Le 15 septembre, Rabat avait réagi à la décision sud-africaine en décidant, le jour même, de rappeler en consultation son ambassadeur à Pretoria.