Il y a 30 ans Tifariti (localité libérée du Sahara-Occidental) était sous les bombardements au napalm par le régime de Hassan II. Hier, à l'occasion du 30e anniversaire de la proclamation de la RASD, régnait dans ce lieu martyr, paix, liberté... vie. Le drapeau sahraoui flottait, hier, dans le ciel de Tifariti en présence de représentants d'environ 80 pays l'ayant reconnu et pas moins de 500 personnes, venues des quatre coins du monde. De ce territoire libéré par le sang, versé par les sacrifices et les souffrances de milliers de Sahraouis, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a rappelé au monde entier que le principe du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui est un principe sacré et indiscutable. Mohamed Abdelaziz a indiqué que cette commémoration constitue « un message destiné à la communauté internationale (CI) pour lui faire comprendre que toute solution au conflit du Sahara-Occidental passe par la volonté des Sahraouis à travers un référendum libre, juste et impartial ». Au demeurant, le secrétaire général du Front Polisario rejette, globalement et dans le détail, l'idée d'« autonomie » qui constitue, selon lui, « une manœuvre visant à imposer une solution coloniale ». Cette offre, a-t-il prévenu, « conduira inéluctablement la région vers des dérapages dangereux et une insécurité aux conséquences imprévisibles ». Aux yeux d'Abdelaziz, « il n'y a plus l'ombre d'un doute quant au reniement par le Maroc de ses engagements auxquels il a pourtant officiellement et pleinement souscrits devant le Conseil de sécurité ». Allusion faite aux différents plans de règlements qui constituent à ce jour l'unique solution permettant au peuple sahraoui de recouvrer sa dignité, notamment le plan Becker. M. Abdelaziz a exigé, en outre, de la communauté internationale d'exercer des pressions sur le Maroc pour qu'il cesse ses « pratiques répressives » que subit la population sahraouie dans les villes occupées du Sahara-Occidental et mettre un terme au pillage et au bradage des ressources naturelles dans cette région. « Dans l'attente d'une solution rapide et juste au conflit, la communauté internationale a l'obligation de protéger ces ressources naturelles qui sont la propriété du peuple sahraoui », a-t-il dit. Parlant de la résistance sahraouie dans cette localité « occupée » du Sahara-Occidental, M. Abdelaziz a estimé que « celle-ci est une preuve irréfutable de l'échec de toute approche qui a pour but de nier au peuple sahraoui de choisir librement son indépendance ». Sur le plan diplomatique, le président sahraoui a mis en exergue la place privilégiée qui échoit à la République sahraouie sur la scène internationale. Une place qui est consacrée, a-t-il dit, par de nouvelles reconnaissances émanant de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique latine. « La reconnaissance de la RASD par les pays tels l'Afrique du Sud, le Kenya, l'Uruguay et l'Equateur au cours des deux dernières années est l'exemple adéquat que doit suivre tous les pays du monde qui respectent l'Etat de droit, la justice, la paix et le respect de la volonté des peuples. » Dans un message du gouvernement algérien, le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbès, a estimé que « le plan Becker reste viable et on n'a pas le droit de le toucher ». « Ce plan, selon lui, constitue le seul cadre juridique reconnu par la communauté internationale. » Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a qualifié la présence de la Mauritanie à ces festivités de « significative » car, à ses yeux, « cette présence dans les territoires libérés signifie que la Mauritanie ne reconnaît pas la souveraineté marocaine sur le territoire sahraoui ». Il convient de signaler enfin qu'il a été procédé au terme de cette commémoration à la destruction de stocks de mines antipersonnel. Une preuve supplémentaire de l'attachement à la paix et au respect des engagements internationaux de la RASD, notamment la Convention d'Ottawa interdisant l'usage de ces mines.