Le gouvernement algérien a programmé d'ici 2012 la construction de quatorze grands barrages, six grands transferts et douze interconnexions entre vingt-huit grands barrages, a indiqué le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, dans un entretien accordé au quotidien Le Courrier, publié hier. Le programme du gouvernement prévoit, aussi, en sus de 56 projets de construction de barrages sur l'ensemble du territoire national, la mobilisation d'une centaine de millions de m3 dans la petite et moyenne hydraulique en concertation avec le secteur de l'agriculture ainsi que le forage de 100 000 mètres linéaires (ml) pour les régions sahariennes susceptibles de produire 1,8 million de m3/an, a ajouté M. Sellal. À l'horizon 2020, précise M. Sellal, les 43 barrages en projet d'études devraient permettre de mobiliser deux milliards de m3 supplémentaires, sachant qu'actuellement, 52 barrages en exploitation pour une capacité de 5,6 milliards de m3/an mobilisent un volume de 2,8 milliards de m3/an et en 2008, un volume supplémentaire de 1,1 milliard de m3 sera mobilisé avec la mise en service de 11 barrages et transferts en cours de réalisation. Concernant le dessalement et l'épuration des eaux usées, M. Sellal a indiqué qu'il est prévu de mobiliser 445 millions de m3/an à cet horizon (2012), expliquant que l'Algérie a “choisi de se tourner résolument vers la mer”, en initiant un programme de dessalement d'eau de mer en réalisant une “chaîne de stations le long du littoral où se concentre la majorité de la population, pour développer un million de m3/jour durant les cinq prochaines années, et quatre millions à l'horizon 2020”. “L'eau est devenue un élément fondamental de la politique de développement et de l'environnement et un enjeu essentiel pour l'avenir”, a souligné le ministre pour mettre en relief l'importance de l'option de dessalement de l'eau de mer pour sécuriser définitivement l'alimentation des grandes villes du pays où le taux de satisfaction de l'AEP a atteint 79% grâce à “une pluviosité plus clémente et surtout à un meilleur effort en matière de réalisation d'ouvrages hydrauliques par l'Etat”. Par ailleurs, M. Sellal a énuméré les nombreuses actions initiées dans l'objectif d'assurer une meilleure gestion de l'eau et d'améliorer la distribution. À propos de forages illicites utilisés, notamment par les agriculteurs, le ministre des Ressources en eau, tout en mettant en relief l'importance de cette question qui porte un grave préjudice à la nappe phréatique, a appelé les agriculteurs à s'organiser en “comité d'irrigants pour mieux gérer la ressource et à recourir aux retenues collinaires” dont un grand programme de réalisation est en cours, avant d'insister sur la nécessité d'un réaménagement juridique du code de l'eau, eu égard aux contraintes rencontrées par les agents de surveillance des eaux. Concernant la gestion de cette ressource, le ministre a annoncé qu'un nouveau code des eaux est en cours de finalisation, qui sera présenté incessamment au gouvernement, dans l'objectif d'aller vers une “gestion rationnelle de la ressource avec une tarification basée sur le principe de progressivité et de sélectivité”. “Ce nouveau code permettra la remise en ordre globale de la gestion de l'eau en Algérie”, a-t-il précisé, en citant Alger par exemple, où il y a une déperdition de 40% de l'eau distribuée, 20% sont dus à la vétusté des canalisations et 20% aux branchements illicites. Pour y faire face, l'Algérienne des eaux (ADE) vient de lancer une grande opération d'identification des clients branchés clandestinement dont des secteurs commerciaux utilisant de grandes quantités d'eau.