Débrayage des enseignants du paramédical Le pourrissement 34 écoles et 2 annexes de formation paramédicale n'ont toujours pas fait leur rentrée en raison du débrayage de 700 enseignants qui revendiquent les moyens d'un enseignement de qualité. Le bras de fer opposant les enseignants du paramédical au ministère de la Santé perdure. La grève déclenchée par le syndicat boucle sa troisième semaine sans qu'aucune solution ne profile à l'horizon. Les deux parties campent sur leurs positions initiales. Pis, le mouvement va en se radicalisant. Après avoir fait la sourde oreille, la tutelle est passée à l'acte en procédant à des ponctions sur les salaires des grévistes. C'est le 13 septembre dernier que la DAG de la tutelle a envoyé une note aux directeurs des écoles de formation paramédicale en vue de “procéder à des retenues sur salaire des journées non travaillées conformément aux modalités d'application de la circulaire interministérielle du 25 novembre 1998”. Un nouveau moyen de pression qui n'a pas inquiété les enseignants qui comptent eux aussi radicaliser le mouvement. “Nous n'allons pas baisser les bras. Cette sanction ne nous fera pas fléchir, car tous les enseignants sont mobilisés”, soutient le SG du syndicat. Pour M. Hadjih le ministère de la Santé est le seul responsable de ce pourrissement. “Les enseignants se trouvent dans l'obligation de réaffirmer ce qui a été à ce jour une constante, à savoir l'absence totale de volonté de dialogue de la part de la tutelle alors que la corporation a fait preuve de responsabilité et d'ouverture”, note le communiqué du syndicat. Et de réaffirmer : “Le souci majeur de la corporation demeure l'amélioration des conditions pédagogiques et de la qualité de formation des étudiants.” Les grévistes s'interrogent sur le fait que le ministère de la Santé se soit vite saisi de la circulaire sus-citée et pas de la loi 90-02 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail. Cela aurait permis l'application des articles relatifs à l'arbitrage et à la conciliation et pas uniquement ceux ayant trait à la répression. “Pour l'heure, les enseignants ne se laissent pas dissuader ou intimider par les sanctions”. La reprise du travail que certains milieux ont tenté de faire circuler n'est qu'un leurre. “Car les enseignants comptent poursuivre leur combat jusqu'à satisfaction de la plate- forme de revendications”, nous signale M. Hadjih. Le Syndicat national des professeurs d'enseignement paramédical, estime avoir donné assez de temps pour le département de tutelle en déposant un préavis de grève de 58 jours et “en attendant, à ce jour des appels promis par le sous directeur des personnels”. En attendant que la tutelle se penche sérieusement sur ce conflit qui n'a que trop duré, 34 écoles et 2 annexes de la formation paramédicale sont à l'arrêt depuis le 5 septembre dernier. M. B. Fédération nationale des travailleurs de la santé Reprise de la grève Après le Syndicat des enseignants paramédicaux, c'est au tour de la Fédération des travailleurs de la santé de renouer avec la protestation. Déclenchée le 3 juillet dernier puis suspendue en raison de l'ouverture de négociations avec la tutelle, la grève sera relancée le 26 septembre prochain. C'est ce qu'a annoncé un communiqué de la fédération envoyé, hier, à la rédaction. Le SG de la fédération justifie cette relance par “la non-satisfaction des engagements du ministère de tutelle”. Un PV de conciliation a été signé le 18 juillet dernier mais aucune suite concrète n'a été donnée. Et ce “malgré le délai de 20 jours proposé par la tutelle et prolongé par la fédération à 2 mois”, note le communiqué signé par M. Rouaibia. Plus grave encore, ajoute le même document, “la réunion du 12 septembre 2004 non seulement n'apporte aucune suite aux engagements du ministère mais revient sur les acquis des travailleurs (rappels, intéressement et contagion)”. Le spectre de la grève plane, donc, une fois de plus sur les centres hospitaliers. Car si aucun engagement concret n'est pris par le ministère de la Santé, la fédération exécutera sa menace. Il s'agit là, d'une ultime pression en vue de faire aboutir une plate-forme de revendications socioprofessionnelles. Le document compte dix points : l'élargissement de l'indemnité de contagion de la prime d'intéressement et la prime du Sud ; l'instauration de la prime de garde y compris pour le personnel technique et la prime de qualification… Seulement, lors des négociations avec la tutelle, seuls les trois premiers points ont été étudiés. Mais les propositions du ministère ne semblent pas satisfaire la fédération. M. B.