Le colloque international sur la valorisation de la biodiversité, organisé par le ministère de l'Environnement, a clos, hier, ses travaux sur d'importantes résolutions. Il ressort en substance, une réelle volonté de l'Algérie de développer, à la fois, la préservation, la recherche et le partenariat. Mais la grande révélation de cette rencontre demeure, sans nul doute, dans l'intérêt porté par les entreprises à la biodiversité. La meilleure illustration réside dans l'expérience du groupe pharmaceutique Saïdal qui s'est investi dans la production des huiles essentielles et le développement des médicaments à base de plantes. À ce titre, il convient de souligner que l'Algérie importe, en moyenne, pour plus de deux millions de dollars d'huiles essentielles annuellement. Ces huiles sont utilisées dans l'industrie alimentaire, pharmaceutique, de parfum et les cosmétiques. L'intervention de M. Chakou, cadre de Saïdal, a mis en exergue l'impact économique et scientifique d'une telle initiative. Il s'agit de la valorisation des substances naturelles algériennes, l'exploitation des molécules, la création d'un rayon vert et l'élargissement de la gamme des produits fabriqués localement. D'autres chercheurs, notamment ceux de l'INRA, avertissent que nos ressources phytogénétiques et les plantes médicinales et aromatiques seront menacées de disparition si des mesures urgentes ne sont pas prises et proposent, en premier lieu, de les inventorier et les préserver. Nul ne peut nier, d'ailleurs, l'usage de la phytothérapie (traitement traditionnel à base de plantes) et son succès auprès des populations. Cette pratique naïve n'exclut pas, cependant, un danger indéniable pour cause de confusion entre espèces, l'excès d'absorption qui peut entraîner une intoxication. Il n'en demeure pas moins, selon un constat établi par l'OMS, que les plantes médicinales traditionnelles pourraient constituer une stratégie fort utile dans les efforts d'impulsion de l'industrie pharmaceutique en Algérie. D'où d'ailleurs la pertinence de développer le partenariat à tous les niveaux. M. Bassam El-Hacham, universitaire libanais, nous a entretenus sur la création d'une charte concernant les PAM pour canaliser les ressources et se préserver, entre autres, de la biopiraterie. Le marché des PAM générera, selon lui, un chiffre d'affaires de 250 milliards de dollars à l'horizon 2010 de quoi susciter toutes les convoitises. M. Sid Ahmed Abdelkader, coordinateur général du programme Euromed, filières innovantes, parlera pour sa part de projets Euromed Héritage Savoir-faire dont l'objectif principal est la valorisation des savoir-faire locaux méditerranéens à travers la mise en place de projets pilotes. En guise de mot de la fin, M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, a appelé à inscrire dans les recommandations la faisabilité de la création d'un institut méditerranéen sur la filière PAM que l'Algérie est tout à fait disposée à financer. Il a également appelé à la préservation de notre patrimoine naturel à commencer par nos jardins, et de les doter d'un plan de gestion. Le département de Rahmani propose à ce propos, au ministre des Finances de promulguer une instruction pour classer les espaces verts et les protéger de toute agression. N. S.