La gestion financière de 45 projets retenus sera confiée à l'Observatoire national de l'environnement. Nos universitaires-chercheurs semblent porter un intérêt particulier à la préservation des écosystèmes et la dépollution pour lesquels 68 projets de recherche ont été formulés pour en retenir 45. Le parent pauvre reste, sans nul doute, la biosécurité pour laquelle aucune proposition n'a été émise par manque de spécialisation en la matière. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, pour sa part, a annoncé, hier, au siège de son département le montant de 7 milliards de centimes pour le financement de ces projets sur le Fonds de l'environnement et de la dépollution. La gestion financière sera confiée à l'Observatoire national de l'environnement et du développement durable présidé par le Dr Slimani et la gestion scientifique revient inéluctablement au conseil scientifique du ministère. Une somme, d'ailleurs, qui paraît bien suffisante eu égard à la pertinence des projets sélectionnés. Il n'en demeure pas moins intéressant pour les chercheurs de mener des travaux en dehors ou en complément avec ce qui se fait avec l'enseignement supérieur. Mais notamment de voir les résultats intégrés dans les activités du département de l'environnement. La recherche sur la dépollution s'articule autour de la mise au point de bioprocédés de dégradation des pesticides et des colorants industriels ainsi que la mise au point de systèmes de biométhanisation et de techniques d'analyse et de contrôle par des composés biotiques. C'est aussi la caractérisation, la qualification et le traitement des déchets urbains, hospitaliers, pharmaceutiques et industriels. Elle consiste, également, à aborder la bioremédiation des sols pollués par les hydrocarbures et/ou les métaux lourds, et la biodépollution des boues et des eaux usées par l'utilisation de différents organismes micro-organismes autochtones. Les projets portant sur la biopréservation des écosystèmes, quant à eux, s'articulent autour sur la mise en œuvre de procédés biotechnologiques pour la préservation de la biodiversité locale. Autrement dit, la valorisation de la biodiversité pour la mise au point d'alcaloïdes, d'antibiotiques et de substances bioactives ainsi que l'amélioration des végétaux et des micro-organismes autochtones vis-à-vis des stress abiotiques (sels, eau). Cette rencontre a été l'occasion propice pour le ministre de revenir sur la pertinence de la recherche et notamment sur la valorisation de la biodiversité ; sécurité alimentaire, santé publique, maîtrise et préservation, et de remettre sur le terrain le chapitre OGM. À ce propos, la messe n'est pas dite pour le ministre qui revient à la charge sur le sujet en se référant à de grandes puissances qui ont recours à ce procédé tels les Etats-Unis, la Chine, l'Australie, etc. “Il ne faut pas se voiler la face. Tôt ou tard l'Algérie aura, inévitablement, recours à ce procédé. Pourquoi ne pas en façonner certains selon les spécificités algériennes au lieu de les subir”, dira un universitaire… Dans cette même journée, Chérif Rahmani a annoncé le déroulement, au siège de son département, de la formation sur le financement des projets d'environnement et plus particulièrement des projets de protection de la biodiversité à l'initiative de l'ONG française Enda Europe, membre du réseau international Enda avec le soutien financier du service de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France à Alger. Nabila Saïdoun