Cette institution internationale, issue des accords de Bretton Woods, considère que le gouvernement devrait accélérer les réformes en période de bonne santé financière en vue de parvenir à l'efficacité des dépenses. L'état de la coopération entre l'Algérie et la Banque mondiale (BM) dans les différents secteurs d'activité a été au centre de l'entretien accordé par le Chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, au vice-président de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à la BM, M. Christian Poortman, souligne un communiqué des services du gouvernement repris par l'APS. Le vice-président de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à la BM arrive au moment où le gouvernement annonce un programme de consolidation de la croissance de 50 milliards de dollars. La banque mondiale, même si elle juge l'investissement public nécessaire, eu égard aux retards accumulés par l'Algérie durant les dix dernières années, estime tout de même que cet effort doit être accompagné par des réformes structurelles pour améliorer l'efficacité des investissements. C'est que pour la banque mondiale, l'ajustement des dépenses publiques a constitué une variable clef du développement économique de l'Algérie, parallèlement avec les fluctuations des prix pétroliers. L'histoire montre que les gouvernements ont eu tendance à relâcher les politiques de gestion de la demande globale pendant la période de booms pétroliers et à les resserrer pendant les périodes de récession. Aujourd'hui, la Banque mondiale considère, avec une conjoncture pétrolière exceptionnelle et une stabilité politique retrouvée, l'Algérie dans une situation très favorable pour accélérer le rythme des réformes, en améliorant le climat des investissements. Pour rappel, le nouveau rapport de la banque mondiale, “La pratique des affaires en 2005 : éliminer les obstacles à la croissance”, rendu public le 8 septembre dernier, note que notre pays a enregistré une légère amélioration dans certains critères d'évaluation du climat des affaires. L'Algérie, souligne le rapport, a certes réduit le nombre de jours nécessaires pour démarrer une affaire mais les contraintes qui bloquent l'investissement demeurent. Le nombre de procédures restent élevées et coûtent beaucoup de temps et d'argent. En Algérie, le démarrage d'une entreprise nouvelle requiert 14 procédures, 27,3% du revenu par habitant et 26 jours et un capital minimal représentant 65,5% du revenu par habitant. Par rapport à l'année passée, un léger mieux a été enregistré. L'immatriculation d'une nouvelle entreprise (l'enregistrement de la propriété), en Algérie prend plus de 52 jours et nécessite 16 procédures. Ce qui fait dire à la banque mondiale que le climat des investissements en Algérie est lourd et pesant. D‘autant que le président de la république a affiché l'ambition de voir la création de 100 000 entreprises durant son deuxième quinquennat. Même sur le processus de privatisation, la Banque mondiale a été très critique. Dans un rapport d'accomplissement d'exécution de l'assistance à la privatisation, doté de 5 millions de dollars, publié au mois de juin dernier, la banque estime que les objectifs assignés au programme n'ont pas été atteints. Du coup, elle suggère encore une fois d‘accélérer le rythme des privatisations maintenant que la conjoncture est favorable. C'est que la banque reconnaît que l'Algérie a retrouvé le chemin de la croissance, la moyenne des quatre dernières années est estimée à 4%, juste de quoi stabiliser le taux de chômage entre 23 et 26% pour les 15 années à venir. Il faut des taux de croissance de 7 à 8% pour une longue période pour faire baisser le taux de chômage à des proportions raisonnables. D'où l'enjeu des réformes et de l'amélioration du climat des investissements. En tout état de cause, le gouvernement algérien, dans le programme économique adopté par les deux chambres du parlement, a clairement affiché la volonté politique d‘accélérer les réformes. M. R.