Il était 9 heures hier, lorsque les forces de police en grand nombre et les employés municipaux sont entrés en action en démolissant sans aucun ménagement, voire avec acharnement, l'ensemble des 26 kiosques en michelère, se trouvant sous les arcades de la rue Larbi-Ben-M'hidi d'Oran. Des engins et des camions, près d'une dizaine, ont été mobilisés pour procéder à cette opération “de nettoyage par le vide” et cela sous les yeux des commerçants et de la foule qui, dans son ensemble, désapprouve cette action et la méthode brutale employée. “C'est véritablement du vandalisme et de l'abus de pouvoir !…”, nous dira l'un des commerçants de ces kiosques qui existent, au demeurant, depuis 1952 et qui font partie du paysage du centre-ville. Il y a quelques semaines, les propriétaires des kiosques avaient été destinataires de convocations en vue du transfert de leurs activités vers le sous-sol du marché Michelet avec en plus un délai fixé qui avait les allures d'un ultimatum. Les commerçants exerçant au niveau des kiosques et qui ont tous un registre du commerce et qui s'acquittent de leurs impôts, ont contesté cette décision prise sans concertation et en dépit du fait que le sous-sol du marché Michelet n'est pas adéquat pour une activité commerciale : absence d'issues de secours, aucune aération, égouts bouchés etc., comme cela nous sera expliqué par le représentant des 26 kiosques. Plus grave, une action en justice en référé a été introduite et devrait être jugée le 2 octobre prochain, ce qui révolte encore plus les commerçants : Quant au nouveau wali, fraîchement installé, c'est au nom de la “récupération des espaces publics” qu'il justifie cette opération qui fait suite à celle de la chasse au marché hebdomadaire, la chasse à la saleté et au décharge sauvage et de l'informel à M'dina J'dida. Un vaste programme qui, pour l'heure, s'exprime brutalement et par la force, sans s'attaquer au fond du problème. F. B.