“Il n'y a là qu'une bataille d'escarmouches qui a son importance, mais risque de faire diversion sur les enjeux fondamentaux. Aussi, la question de la réforme telle quelle exposée, tout en présentant un certain intérêt, reste sujette à caution”. Même s'il concède que le projet de réforme du code de la famille, qui a suscité une levée de boucliers chez les islamistes, présente quelques progrès, le Mouvement démocratique et social (MDS) n'en pense pas moins que le texte en question ne vise, à vrai dire, qu'à évacuer le débat sur le pouvoir réel et ses fondements institutionnels et socio-économiques. “(…) Cependant, il (le pouvoir, ndlr) le fait de manière calculée qui lui permet de maintenir la femme dans un statut mineur, et de sauvegarder l'essentiel du socle conservateur, à savoir le compromis avec l'islamisme et le référent direct à la charia qui pourraient lui permettre demain la remise en cause de la réforme sur le terrain et un retournement de la situation”, note le MDS dans un communiqué rendu public hier. Face à ce qu'il qualifie de “manœuvres”, le MDS estime que les patriotes et les démocrates doivent faire preuve d'une grande vigilance. “Ils doivent, ajoute-t-il, s'interroger si la riposte consiste à mettre le MSP (et l'ensemble des islamistes) face à ses responsabilités pour ce qui est qualifié de simples dérapages verbaux, ou de remettre en question la présence des islamistes dans cette alliance dit républicaine et trancher sur l'acceptation en son sein d'une composante qui s'oppose fondamentalement sur un thème aussi crucial”. K. K.