La réforme du code de la famille continue de susciter des réactions, notamment après les dernières déclarations des premiers responsables du MSP et d'El Islah. Ainsi, après la commission des femmes travailleuses, c'est au tour du Mouvement démocratique et social (MDS) de mettre en garde contre « toutes les manœuvres en cours » et d'appeler les « patriotes et les démocrates à faire preuve d'une grande vigilance et à s'interroger sur la riposte pour mettre le MSP (et l'ensemble des islamistes) face à ses responsabilités pour ce qui est qualifié de simples dérapages verbaux ou remettre en question la présence des islamistes dans cette alliance dite républicaine et trancher sur l'acceptation en son sein d'une composante qui s'oppose fondamentalement sur un thème aussi crucial », souligne le bureau national dans un communiqué rendu public hier. Et d'ajouter : « A moins que là ne se blottisse la manœuvre qui vise à arracher l'initiative d'une pseudo-réforme du code de la famille aux démocrates, avec un contenu édulcoré, en les mettant sur la défensive, et en feignant un conflit avec les islamistes avec la certitude qu'ils finiront par s'en accommoder et gagner tous en légitimité pour maintenir l'allianceau pouvoir. » Pour le MDS, l'audace et « l'impertinence » du MSP en ripostant au projet de réforme du code de la famille ne « s'expliquent par rien d'autre, parce qu'au fond il sait qu'un éventuel échec dans cette bataille n'est pas forcément une défaite de la cause qu'il défend ». Et de s'interroger : « N' a-t-il pas déjà par le passé reculé en dernière instance, comme sur la question de la constitutionnalisation de tamazight ? » Selon le MDS, il y a là une mystification qui cache que le MSP « ne fait qu'endosser une position qui est celle de larges secteurs de la classe dirigeante et politique, y compris du FLN situé à la fois dans l'esprit de cette pseudo-réforme et en opposition à elle, et à plus forte raison à une réforme fondamentale ». Le bureau national du MDS estime qu'« il n'y a là qu'une bataille d'escarmouches qui a son importance, mais risque de faire diversion sur les enjeux fondamentaux ». Il considère aussi que la question de la réforme, telle qu'elle est exposée, « reste sujette à caution ». « La vraie question est dans la nature des textes constitutionnels et des institutions qui reposent, d'une part, sur les constantes et la charia et, d'autre part, permettent l'existence légale et soutenue massivement par l'Etat de partis islamistes qui font de la charia un moyen de chantage pour arrimer la société vers l'arrière. »