RESUME : Nawel a droit aux conseils du Dr Fatima. Elle lui demande de réfléchir à deux fois avant de prendre une décision, car elle n'est plus seule maintenant. Nawel demande à Hamid de l'accompagner à son travail. Qu'elle ne veut pas perdre… Nawel laisse son mari discuter avec son responsable. Il veut bien qu'elle prenne un congé mais sans solde. Nawel accepte de se passer d'une partie de son salaire, mais refuse de se retrouver coincée à la maison. Sa belle-famille se donnerait à cœur joie de trouver des prétextes à la querelle. Ce ne serait que des accrochages verbaux, elle les aurait supportés, mais vu l'évolution de leur relation qui allait en empirant, elle ne peut pas. Son beau-père se croit tout permis. Il l'avait prouvé la veille. - Je ne peux pas me passer de mon salaire, dit-elle, alors qu'ils sont sur le chemin du retour. Surtout maintenant qu'on attend un enfant… - Ne te sens pas obligée de travailler, répond Hamid. Je m'en sortirais… - Je veux bien te croire mais ce sera difficile. Il y a ta famille qui dépend de toi et après ce qui s'est passé hier soir, il nous faut trouver un appartement. Je ne veux plus vivre avec eux. - On partira dès que j'en aurais trouvé un, lui promet-il. Mais qui sait, peut-être que mes parents vont s'attendrir en apprenant qu'ils vont bientôt être grands-parents ? Nawel n'est pas d'accord. Elle sait que rien ne peut les attendrir. Elle n'espère rien d'eux. Depuis hier soir, elle a appris qu'ils sont capables de tout. Ils lui en veulent à mort. Elle imagine leur colère. Cette dernière allait les pousser à user de leur force pour la faire avorter. Cette grossesse n'allait pas les réjouir. Pire. -Tu rêves, lui dit-elle. En leur apprenant que je suis enceinte, ils sauront où frapper la prochaine fois. Je t'en prie, je ne veux pas que cela arrive. Personne ne doit savoir. Je t'en prie… - Mais cela finira par se voir, réplique Hamid. - D'ici là, on sera chez nous. Je serais à l'abri de leur méchanceté. Je t'en prie, Hamid, ne leur dis rien, le prie-t-elle une dernière fois. Si tu tiens vraiment à nous… Hamid soupire et accepte à contrecoeur. Avant de rentrer à la maison, ils s'arrêtent dans une pizzeria où ils déjeunent. Nawel le regarde et remarque que tout dans son attitude révèle son bonheur. Il a vraiment envie de le crier. Mais il tient sa promesse. Elle demande à appeler sa mère. Elle ne lui a pas parlé depuis son retour. Elle est heureuse de l'entendre. Elle a la voix pleine d'émotion. -Est-ce que tu ne me caches rien ? Je sens que ça ne va pas, lui dit sa mère. Nawel, ma fille, qu'y a-t il? -Rien, ment-elle. Tu me manques seulement… -Pourquoi ai-je l'impression que tu me mens ? rétorque Keltoum. Il s'est passé quelque chose à ton retour? -Non, la rassure-t-elle. Il ne s'est rien passé. Tout va bien, lui affirme-t-elle. -Pense encore à ce que je t'ai dit, lui rappelle sa mère. Prends tes affaires avant qu'il ne soit trop tard. Si Hamid ne veut pas se séparer de sa famille, rentre avant d'être mère. Un problème suffit, on n'a pas besoin d'une autre charge. Nawel est soulagée de ne lui avoir rien confiée. La mort dans l'âme, elle la remercie et promet d'appeler prochainement. De retour, chez eux, ils trouvent sa famille au salon. Nawel rentre dans sa chambre et n'en sort plus. Elle est épuisée et veut penser à ce qu'il lui arrive. Elle n'est de retour chez elle que depuis trois jours et elle a l'impression qu'elle est là, depuis une éternité. Pourtant, il s'est passé tant de choses. Et la discussion qu'elle a eu avec sa mère, loin de la rassurer, lui ouvre les yeux. Elle est plus que jamais seule… (À suivre) A. K. [email protected]