Le ministère de l'Agriculture fait appel aux professionnels pour innonder le marché. à compter d'aujourd'hui, les opérateurs désireux importer de la viande fraîche, action autorisée désormais par l'état, sont invités à se présenter au ministère de l'agriculture pour accomplir les formalités d'usage. “Si tout va bien la viande fraîche sera disponible dès les premiers jours du mois de ramadan. Mieux, si toutes les démarches s'effectuent normalement, les bêtes fin prêtes et l'abattage exécuté d'une manière “hallal”, la viande ovine pourrait être sur le marché en l'espace d'une semaine”, indique le directeur des services vétérinaires. La disponibilité de cet aliment, devenu un luxe pour de larges franges de la population, à des quantités suffisantes, pourrait influer positivement sur les prix. Dr Bouguedour, directeur des services vétérinaires (DSV) qui, en outre, dirige cette opération, estime que les prix pourraient atteindre presque la moitié de ceux pratiqués actuellement par les bouchers. Si l'on tient compte des tarifs actuels estimés entre 700 et 1 000 DA, la viande ovine fraîche qui sera introduite en Algérie sera cédée à environ 500 DA, voire moins. La proximité des pays d'où ces bêtes seront importées, à savoir particulièrement la France, l'Allemagne et l'Irlande, baissera considérablement les coûts de transport et cela se répercutera sur les prix qui, selon les experts, avoisineront ceux de la viande congelée ou seront d'environ 50 DA plus chers. La condition sine qua non, fixée par le ministère de l'agriculture, pour que ces opérateurs puissent importer cette viande est le professionnalisme. Ces importateurs doivent être, en un mot, au préalable, de véritables professionnels. En termes plus clairs, ils doivent justifier de leurs capacités matérielles pour s'investir dans ce créneau. Ils doivent être dotés d'équipements nécessaires tels que, entre autres, des entrepôts de stockage pour le respect total de la chaîne de froid. Ils n'auront qu'à se déplacer aux services compétents du ministère pour demander la dérogation sanitaire qui est en réalité une autorisation d'importation. L'évolution sanitaire favorable constatée de par le monde et qui a mis fin à la crise de la vache folle dans de nombreux pays européens a permis à l'Algérie de lever ses restrictions imposées à ces derniers en matière d'importation de viandes depuis 1996. Il a fallu attendre l'année 2003 pour voir l'Algérie, sur décision politique, ouvrir progressivement son marché aux génisses, aux taurillons de boucherie et d'engraissement, jeunes de 20 mois. Notre pays a aussitôt entamé des négociations avec ses partenaires pour reprendre de nouveau ces importations. C'est ainsi que des pays comme la France, l'Allemagne, l'Irlande, l'Autriche… exporteront, incessamment, leurs viandes ovines vers l'Algérie. Une telle décision, faut-il le souligner, tombe à point nommé puisqu'elle coïncide avec l'approche du mois de carême. L'opération se poursuivra même, annonce le DSV, au-delà, du mois de carême. Un large éventail de sources d'approvisionnement se présente donc devant les autorités. Celles-ci n'auront qu'à assurer un contrôle rigoureux des marchandises introduites. La viande fraîche sera réfrigérée donc, fraîche à laquelle est déjà habitué le consommateur algérien. Les services vétérinaires dont la “machine” de contrôle est d'ores et déjà bien huilée, auront, estime Dr Bouguedour, la tâche plus facile. Car, selon lui, il est plus aisé et très simple de contrôler une viande réfrigérée que celle congelée. Car, la première, réfrigérée à + 4°, est généralement consommée au bout de 72 heures. Des clauses seront, par ailleurs, signées avec les pays exportateurs. Il s'agit en fait de l'abattage hallal obligatoire des animaux. Les bêtes, qui seront sacrifiées, devront passer au test ESB, contre la vache folle. Tous les matériels à risque comme les ganglions… seront également contrôlés. Outre les mesures de sécurité qui seront prises, les responsables concernés auront, en outre, à vérifier que la viande destinée au marché algérien soit la même que celle proposée au consommateur européen. “Pour peu que les opérateurs approvisionnent correctement le marché, les prix seront compétitifs et on s'acheminera inexorablement vers une régulation du marché”. Ce qui rendra l'achat de cette viande de plus en plus possible. Reste à savoir si l'opération sera au rendez-vous de l'attente des citoyens, en un mot, en rendant disponible des quantités significatives de viande fraîche importée dès les premiers jours du mois sacré. B. K.