Documents officiels, abattage, test de la vache folle, chaîne de froid… rien ne sera laissé au hasard, promettent les services vétérinaires du ministère de l'Agriculture. L'autorisation d'importation de la viande fraîche réfrigérée n'a pas laissé indifférents les importateurs algériens. Ils n'attendaient, semble-t-il, que le feu vert des autorités pour se lancer dans ce créneau. Le ministère de l'Agriculture est pris d'assaut depuis cette nouvelle annonce par les importateurs. Plus d'une trentaine d'autorisations ont été accordées par la tutelle. “Ceci sans compter les nombreux coups de téléphone que nous recevons depuis que la décision a été prise”, révèle le directeur des services vétérinaires. Selon M. Bougdour, “l'opération intéresse même outre-mer. Des opérateurs français nous ont contactés pour plus de renseignements”. Des contacts peuvent être établis entre les investisseurs nationaux et étrangers pour une éventuelle coopération. Pour l'heure donc, c'est la ruée. Si les premiers opérateurs autorisés maintiennent le même rythme, il y a de fortes chances pour que la viande importée soit sur le marché algérien dans quelques jours. La balle est désormais dans le camp des importateurs. “C'est aux opérateurs de jouer le jeu maintenant”, ajoute le directeur des services vétérinaires. Le nombre important de dérogation sanitaire accordée par ces services, ces derniers jours, est déjà un bon signe. Car tout repose sur l'intérêt que porteront les investisseurs à ce nouveau créneau. La disponibilité de la viande fraîche réfrigérée et son prix évolueront en fonction de la concurrence. “Une concurrence saine et loyale imposera des prix raisonnables et à la portée du simple citoyen”, estime M. Bougdour. Les responsables des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture sont très optimistes et pensent que “les prix baisseront au fur et à mesure que le marché sera approvisionné”. Ces mêmes services pensent qu'avec cette décision les autorités auront fait d'une pierre deux coups : proposer de la viande fraîche à des prix raisonnables et faire baisser ceux de la viande congelée. “Quand le marché sera inondé de viande fraîche, la viande congelée reviendra à son prix normal qui parfois est exagéré”. Selon des calculs approximatifs, le kilogramme de la viande importée pourrait être cédé à 500 DA. Avec une moyenne de 2,5 euros le kg, des droits de taxe à 30% et d'autres frais, le prix avoisinerait les 500 ou 700 DA. Le problème du prix est donc réglé et dépendra beaucoup plus de l'offre et de la demande, mais qu'en est-il du contrôle de la qualité de la viande importée ? Les services vétérinaires sont catégoriques : “Nous ne laisserons rien au hasard. Tout sera soumis à un contrôle rigoureux”, nous dit M. Bougdour. Et d'ajouter que les équipes auxquelles incombe cette mission sont déjà bien rodées. Tout commencera de l'autre côté de la Méditerranée. Là, le contrôle sera axé sur l'abattage hallal, les tests EBS et la vache folle. Un contre-contrôle sera opéré au niveau du port. Les cabines passeront au peigne fin. Du plombage à la température, puis commencera le contrôle normal qui se fait quotidiennement au niveau des abattoirs locaux. Les quantités acheminées sous-vides ou dans des cartons seront orientées vers des chambres froides agréées par la Chambre nationale, car elles peuvent tenir encore. Les carcasses qui auront fait “le voyage” à l'air subiront un autre contrôle. “Nous veillerons également au respect des dates limites de la consommation”, précise encore M. Bougdour. Enfin, sur le plan technique, tout est fin prêt pour l'importation de la viande fraîche réfrigérée. M. B.