“Nous appelons la communauté internationale et le quartette à intervenir immédiatement afin d'assurer la protection de notre peuple”, lit-on dans le communiqué du gouvernement palestinien. Le président de l'Autorité palestinienne a appelé “le monde à agir immédiatement et rapidement” pour mettre fin à l'opération criminelle et raciste menée par l'armée israélienne dans le nord de Gaza. “Il s'agit d'une attaque sauvage, criminelle et inhumaine contre notre peuple au cours de laquelle 63 martyrs sont tombés et plus de 170 ont été blessés, sans compter les martyrs tués dont les Israéliens ne veulent pas rendre les corps”, a insisté le leader de la cause palestinienne, dans son cri de désespoir. Quelques heures auparavant, l'état d'urgence a été décrété dans les territoires autonomes par le gouvernement palestinien pour venir en aide aux populations du nord de la bande de Gaza, victimes de la barbarie de l'armée israélienne. En effet, plus de cinquante Palestiniens ont été tués depuis le déclenchement de ce raid militaire, dont trente-deux durant la seule journée de jeudi. Face à l'absence de réactions internationales, le gouvernement palestinien a tenu une réunion extraordinaire hier pour lancer un véritable SOS en direction de la communauté internationale. “Le cabinet a décrété l'état d'urgence dans l'ensemble des territoires palestiniens afin de venir en aide aux populations du nord de la bande de Gaza, victimes d'horribles crimes commis par l'armée israélienne”, annonce le communiqué rendu public par le gouvernement d'Ahmed Qoreï. Le silence coupable de la communauté internationale y est également dénoncé dans le même texte. L'appel à l'aide est destiné aux organisations humanitaires internationales afin qu'elles viennent au secours du peuple palestinien, notamment celle du camp de Jabaliya où est concentré le gros des attaques de l'armée israélienne. L'état d'urgence verra la mobilisation permanente, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, de toutes les institutions palestiniennes, notamment les ministères de la santé, de l'éducation et de l'agriculture pour déployer tous les efforts pour aider la population, a déclaré Saeb Erekat, le principal négociateur palestinien. “Ce qui se passe à Gaza constitue une répétition de la réoccupation décidée il y a deux ans de la Cisjordanie par Ariel Sharon”, a ajouté le ministre palestinien. M. Erekat a annoncé avoir adressé plus de 90 lettres à des représentants de pays étrangers, leur demandant d'intervenir, en vain. N'ayant pas les moyens de se défendre face à un ennemi hyper armé, et ne pouvant compter sur une assistance internationale, les Palestiniens n'ont que leurs yeux pour pleurer le drame quotidien auquel ils font face. Sur le terrain, l'armée israélienne poursuit sa répression sanglante, alors que le Hamas réaffirme sa détermination à continuer à tirer des roquettes sur le territoire israélien, menaçant de bombarder la ville d'Ashkelon. C'est ce qu'a déclaré à la presse un des responsables de la branche armée du mouvement, connue sous le nom de Brigades de Ezzedine Al Qassam. Un autre dirigeant du Hamas a conditionné la cessation des tirs de roquettes par l'arrêt de raids de l'armée israélienne. Le dernier bilan rendu public hier matin fait état de 53 Palestiniens tués depuis mardi soir, date du déclenchement du raid militaire israélien. K. A.