Le mouvement Hamas a appelé hier à la formation d'un gouvernement d'union nationale d'urgence palestinien à la suite de l'offensive israélienne. Après la journée sanglante de samedi où 70 Palestiniens ont perdu la vie, faisant de cette attaque la plus meurtrière depuis 2000, les attaques de Tsahal ont repris, hier, dans la bande de Ghaza. Sept Palestiniens ont été tués. Trois hommes, dont au moins un civil, sont morts dans le Nord où l'armée israélienne mène une opération surnommée «Hiver chaud». Deux autres ont été tués par balles dans le camp de Jabaliya. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a déclaré, hier, que son pays poursuivrait ses opérations «contre les organisations terroristes dans la bande de Ghaza». «Personne n'a le droit moral de critiquer Israël», a-t-il ajouté, en référence à l'indignation soulevée et aux condamnations émises de par le monde. Ces tirs de roquettes ont amené l'Autorité palestinienne à suspendre tout contact avec Israël. «Les négociations sont suspendues comme tous les contacts à tous les niveaux car ils n'ont aucun sens au regard de l'agression israélienne», a déclaré Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. Des appareils de l'armée de l'air israélienne ont détruit durant la nuit de samedi à dimanche les bureaux du chef du gouvernement Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh. «Israël n'a aucune intention de cesser, ne serait-ce que pour un moment, les combats contre les organisations terroristes», a prévenu M.Olmert devant ses ministres réunis à Jérusalem. «Nous souhaitons poursuivre les négociations de paix», a-t-il ajouté. Le ministre de la Défense Ehud Barak a pour sa part annoncé que le Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis juin 2007, «paiera le prix et les conséquences» de «la dégradation de la situation». En Cisjordanie, des manifestations de plusieurs milliers de personnes ont éclaté hier dans plusieurs villes et un adolescent palestinien de 13 ans a été tué dans des heurts avec des soldats israéliens à Hébron. Sur le front international, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné hier les violences à Ghaza et dans le sud d'Israël, lors d'une réunion d'urgence convoquée à la demande de M.Abbas. Les membres du Conseil «soulignent la nécessité pour toutes les parties de mettre fin immédiatement à tout acte de violence», affirme la déclaration. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon tout en reconnaissant à Israël le droit de se défendre, a auparavant critiqué «l'usage disproportionné et excessif de la force qui a tué et blessé tant de civils, y compris des enfants». Depuis le début de l'offensive israélienne mercredi, une centaine de Palestiniens ont été tués. De nombreux pays arabes ont condamné l'opération israélienne, ainsi que la France qui a également condamné les tirs de roquettes palestiniennes tandis que le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé qu'Israël serait «déraciné» et ses dirigeants traduits en justice «un par un». La présidence slovène de l'UE a condamné hier «l'usage disproportionné» de la force par l'armée israélienne tout en dénonçant les tirs de roquettes. Le pape Benoît XVI a lancé un appel à un arrêt «unilatéral et sans conditions» des affrontements. Tandis que la délégué générale de la Palestine en France, Mme Hind Khouri, a appelé la communauté internationale à «prendre ses responsabilités» face aux crimes de guerre israéliens, soulignant la «nécessité de rompre avec le silence qui laisse les criminels agir en toute impunité». Dans un communiqué diffusé dimanche, la représentante de l'Autorité palestinienne a condamné «avec la plus grande fermeté les tueries perpétrées par l'armée israélienne d'occupation dans les territoires palestiniens, en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza». Avec «le nouveau massacre» de Palestiniens, qui «s'ajoute à une longue série de crimes d'Etat commis par l'armée d'occupation», les «nouvelles victimes portent à plus de 6200 le nombre de personnes tuées dans les territoires palestiniens occupés», a rappelé Mme Khouri. La déléguée générale de la Palestine en France a lancé «un appel pour arrêter cette oppression violente, et pour la levée immédiate du siège inhumain des territoires palestiniens». Elle a aussi insisté «sur la nécessité d'assurer une protection internationale du peuple palestinien conformément aux principes du droit humanitaire international».