En désaccord avec certains membres du bureau national, le premier responsable du Cnapest insiste sur le fait que “seule la base peut trancher”. Liberté : À la veille de la tenue de la grève, vous vous démarquez, par le biais d'un communiqué, de ce mouvement. Qu'est-ce qui motive cette décision soudaine ? Méziane Mériane : Pour répondre à cette question, il est indispensable de préciser certains faits. Durant l'université d'été, les délégués avaient pour mission de consulter la base dans les différents établissements de wilaya et de venir au conseil national avec des rapports. Un travail qui n'a pas été accompli, comme confirmé lors du conseil national tenu le 23 septembre dernier et ce, en raison de la non-disponibilité des enseignants pendant les vacances. J'étais personnellement présent à cette rencontre que je n'ai pas pu malheureusement suivre jusqu'au bout pour des raisons de santé. Toujours est-il, la décision de deux journées de protestation pour les 5 et 6 octobre a été prise à cette occasion. Je n'ai pas manqué le lendemain d'assumer mon rôle de premier responsable du Cnapest et j'ai animé la conférence de presse pour annoncer la décision en question. Le conseil national a ensuite chargé le bureau de prendre contact avec le ministère de l'Education. Le secrétaire général du ministère nous a devancé et nous a contacté après avoir lu la presse pour nous proposer justement une rencontre fixée pour le 30 septembre. Suite à une concertation avec tous les autres membres du bureau, nous avons décidé d'accepter la proposition pour peu que le ministère accepte de reporter la rencontre pour le 2 octobre, ce qui n'a posé aucun problème. À cette date, nous nous sommes donc déplacés au ministère où nous avons rencontré le secrétaire général, le directeur central du personnel et celui chargé de l'information. Après un tour de table, M. Khaldi, le secrétaire général, nous a proposé de décaler notre mouvement de grève de façon à permettre aux négociations d'aboutir. Avec les autres membres du bureau, nous nous sommes retirés pour concertation. Pour mieux nous persuader de leur bonne volonté, le ministre cette fois-ci et pour la première fois nous a rencontrés pour nous promettre personnellement de concrétiser nos revendications. Il a été convenu l'octroi de sièges dans les différentes wilayas, l'augmentation de l'heure supplémentaire, la valorisation de la copie du bac à la correction et la valorisation de l'indemnité de la surveillance durant la période du bac ainsi que la tenue d'une journée d'étude concernant le statut et la retraite et la prise en charge de certains problèmes spécifiques à certaines wilayas. Sont-ce là, à votre avis, des assurances suffisantes pour annuler la grève ? Laissez-moi d'abord rectifier qu'il ne s'agit nullement d'annuler la grève mais juste de la décaler. C'est la première fois que le ministre s'engage personnellement et je n'ai aucune raison de douter de sa parole. Du moins, il mérite le bénéfice du doute. En tant que syndicaliste, je suis convaincu de cette démarche. En cas d'échec, ça sera une occasion de rebondir de plus belle sans qu'on soient taxés de jusqu'au-boutistes. Mais alors, doit-on considérer la grève décalée ou maintenue ? En ce qui me concerne, en mon âme et conscience, j'ai proposé au bureau, après débat, de décaler ce mouvement de protestation qui n'a plus de raison d'être pour le moment. Au sein même du bureau, les avis sont partagés. J'ai donc sorti un communiqué pour me démarquer de la grève si celle-ci finit par avoir lieu et c'est une démarche personnelle en tant que premier responsable du Cnapest. De toutes les façons, il existe des statuts bloquants aussi bien toute décision émanant du coordinateur national que du bureau. C'est à la base de trancher la question et de décider de l'issue. Mon appréhension à présent est de se retrouver dans un engrenage qui ne pourrait que porter préjudice au syndicat. Je dois même dénoncer le fait que certains partis politiques sont en train de s'agiter pour faire croire qu'ils sont derrière la grève du Cnapest pour s'opposer au code de la famille et celui de la nationalité, en ce moment en débat au niveau des hautes instances. N. S.