La Force multinationale (FMN) a annoncé coup sur coup une opération anti-rebelles au sud-ouest de Bagdad et un nouveau raid sur la ville proche de Falloudjah, tandis que le chef de la diplomatie britannique Jack Straw se déclarait optimiste sur la tenue des élections en janvier 2005. Ces opérations ont suivi l'offensive du week-end dernier qui a permis à la FMN et aux autorités de Bagdad de reprendre le contrôle de la ville de Samarra, au nord de la capitale, et interviennent au milieu de mises en garde du Premier ministre Iyad Allaoui aux rebelles. Quelque 3 000 soldats américains et irakiens ont été engagés dans l'opération au sud-ouest de Bagdad, selon la Force multinationale, qui a fait état de l'arrestation de 30 suspects. L'opération s'est déroulée dans le nord de la province de Babel (Babylone), où les villes de Mahmoudiyah, Latifiyah et Youssoufiyah forment un “triangle de la mort” en raison des nombreuses attaques et enlèvements qui y ont lieu. À Falloujah (50 km à l'ouest de Bagdad), la FMN a indiqué avoir visé une réunion de chefs du réseau d'Abou Moussab Al-Zarqaoui, islamiste jordanien lié à Al-Qaïda. Depuis plusieurs semaines, des raids quasi quotidiens visent Falloujah, qui, selon les autorités américaines et irakiennes, héberge l'homme le plus recherché d'Irak et ses partisans. Selon une source américaine, plus de 100 membres de ce groupe ont été tués ces dernières semaines. Abou Moussab Al-Zarqaoui dirige le groupe Tawhid wal Jihad (unicité et guerre sainte) responsable d'une série d'attaques sanglantes et d'enlèvements. Selon un récent rapport officiel, le réseau compte entre 1 000 et 1 500 membres répartis sur tout le pays, dont 500 à Falloujah. De retour de visites à Londres et Washington, M. Allaoui a affiché mardi sa détermination à sévir contre les rebelles. “Nos opérations continueront avec le soutien des forces multinationales jusqu'au rétablissement de la sécurité dans toutes les villes menacées par les terroristes”, a-t-il souligné. Le chef de la diplomatie britannique s'est déclaré optimiste, hier, sur la tenue des élections à la date prévue au deuxième jour de sa visite en Irak. Sur le terrain, la violence a fait de nombreux tués, dont quatre Kurdes, trois miliciens de l'Union démocratique du Kurdistan, de Jalal Talabani et un civil, tombés dans une embuscade au nord de Bagdad. Un civil a été tué à Bassorah, dans le Sud, et un chef kurde et son garde à Mossoul, dans le Nord.