Les opérations militaires américaines pour sécuriser les régions rebelles en Irak continuent, mais le président George W. Bush a été accusé par son concurrent John Kerry de vouloir retarder des offensives majeures d'ici à la présidentielle du 2 novembre aux Etats-Unis. L'opération de désarmement des combattants chiites de Sadr City, censée ramener le calme dans ce quartier déshérité de Bagdad, se poursuivait, hier, conformément à une entente conclue entre le gouvernement irakien, l'armée américaine et la milice du chef radical Moqtada Sadr. Les combattants reçoivent de l'argent pour les armes rendues. L'armée américaine a maintenu la pression sur la ville de Falloudjah, à 50 km à l'ouest de Bagdad, où son aviation a visé, hier, avant l'aube des repaires présumés du groupe de l'islamiste Abou Moussab Al-Zarqaoui à Falloudjah, selon un communiqué militaire. “La force multinationale a mené un raid sur un repaire de Zarqaoui dans le centre de Falloudjah à 00h01 (21h01 GMT, lundi)”, selon un communiqué de l'armée, précisant que des explosions ont ensuite eu lieu sur le site “indiquant la présence de caches d'armes et d'engins explosifs”. Selon des sources hospitalières, le raid a fait quatre tués et six blessés parmi les employés d'un restaurant situé dans le centre de la ville rebelle sunnite et très populaire, qui a été complètement détruit. Quatre heures plus tard, l'aviation lançait un deuxième raid qui a “détruit un repaire terroriste dans le nord-est de Falloudjah”. Il n'y a pas eu de victimes. Les appareils américains bombardent presque quotidiennement Falloudjah. En même temps, une délégation de notables de la ville mène des tractations à Bagdad avec le gouvernement d'Iyad Allaoui pour tenter de trouver une solution pacifique. Une opération similaire, visant à sécuriser les villes rebelles en prévision des élections prévues en janvier 2005, se déroulerait également à Ramadi, à l'ouest de Bagdad. Néanmoins, l'équipe de campagne du candidat démocrate à la Maison-Blanche a accusé le camp du républicain de George Bush de vouloir repousser à une date postérieure à la présidentielle une offensive contre plusieurs villes rebelles d'Irak, s'appuyant sur une enquête publiée lundi par le Los Angeles Times mentionnant Falloudjah et Ramadi. Le quotidien, citant des responsables du gouvernement et du Pentagone non identifiés, affirme que le gouvernement Bush a pris cette décision de crainte que des combats puissent affecter la présidentielle. R. I.