Le Chef du gouvernement, a appelé, hier, les forces politiques, économiques et sociales à favoriser la réalisation d'un pacte social afin de mobiliser toutes les potentialités à même de contribuer à sortir le pays de la crise rejoignant ainsi le CNES. Pour rappel, l'institution que préside Mentouri, à chaque session, appelait à la mise en place d'un pacte social et de croissance. Dans une allocution prononcée à l'ouverture des travaux de la 21ème session du Conseil national économique et social (CNES), M. Benflis a souligné que ce pacte social, déjà expérimenté dans de nombreux pays ayant engagé un processus de réformes, permettra de trouver les équilibres nécessaires entre les avantages et les sacrifices induits par les réformes “et qui doivent être équitablement supportés par la société”. La hache de guerre semble avoir été enterrée entre l'Exécutif et le CNES. En effet, Benflis, dans son intervention, a souligné l'importance du Conseil national économique et social “comme étant, de par sa composante, un espace de dialogue et de concertation”. Le Chef du gouvernement a également affirmé que “si le rapport de conjoncture économique du CNES suscite chaque fois polémique et débat sur la stratégie adoptée pour la relance de l'économie, cette polémique et ce débat sont considérés comme caractéristiques des sociétés démocratiques”. Pour rappel, lors de la dernière session du CNES, la sortie de Mentouri avait suggéré que les pouvoirs publics cherchaient à restreindre le rôle de cette importante structure consultative de l'Etat. Le Chef du gouvernement semble vouloir par son intervention, hier, remettre les pendules à l'heure ou montrer son désaccord avec ceux qui veulent “la disparition” du CNES. Le président du CNES, fidèle à son esprit critique, affirme que les trois dossiers à l'examen de la 21èmesession du CNES, à savoir la conjoncture économique et sociale, le rapport national sur le développement humain et le manuel scolaire “confirment la nécessité vitale d'un dialogue structuré et apaisé autour de toutes les grandes questions de l'heure, d'un dialogue conçu comme axe fondateur d'un développement durable fondé sur des bases consensuelles”. Pour Mentouri, qu'il s'agisse de la restructuration de notre économie, de la politique sociale, de la problématique générale des relations entre l'Etat et le marché pendant la transition, du devenir des secteurs névralgiques, “aucun sujet ne devrait se soustraire à cette logique de dialogue, à l'abri de tout dogmatisme, de toute invective ou incantation”. Le ministre des Finances conteste les appréciations contenues dans le rapport du CNES. Terbèche ne semble pas partager les conclusions du CNES. “Le gouvernement n'a jamais affiché une croissance de 6% tel que rapporté dans le rapport de conjoncture”, affirme-t-il. Le ministre des Finances appelle le CNES “à la formulation de conclusions beaucoup plus prudentes et d'affirmations plus nuancées, notamment concernant le secteur réel et l'emploi”. Terbèche s'appuie sur le fait que les statistiques ne sont pas encore maîtrisées en Algérie. “Les chiffres, parfois, n'ont rien à voir avec la réalité”, soutient-il. Il annonce dans la foulée qu'une refonte du système statistique vient d'être lancée par le gouvernement. Le ministre des Finances ne partage pas non plus les appréciations faites au sujet du plan de soutien à la relance économique. Pour Terbèche, ce plan a impulsé une dynamique de croissance. Selon lui, en une année de réalisation, “soit septembre 2001-septembre 2002, le programme de soutien à la relance économique a permis de créer 400 000 emplois dont 65% sont permanents et de réaliser 7 000 projets profitant à 10 millions de citoyens”. Chiffres par ailleurs avancés par le Chef du gouvernement. Mentouri, même s'il affirme que son institution “se défend de répondre aux interventions du gouvernement, n'a pas apprécié les mises au point” de l'argentier du pays. Les projections du délégué à la planification : une croissance de 3% à la fin de l'année Selon le délégué à la planification , l'Algérie connaîtra une croissance de 3% à la fin de l'année, tirée principalement des secteurs BTP et services. Hors hydrocarbures et hors agriculture, la croissance serait de 4%. Les réserves de change, sans donner le montant, atteindrons un niveau record. L'inflation sera quasiment absente. À fin novembre, l'inflation a été estimée à 2,1%. Toujours selon le délégué à la planification, le déclin de la production industrielle publique est circonscrit aux textiles et cuirs. M. R.