Prévue en quatre années, la préparation du bac professionnel se fera en alternance avec le monde du travail avec 32 semaines de stage au sein d'une entreprise. C'est une mesure capable de répondre à l'attente de nombreux élèves désireux d'entrer rapidement dans le monde du travail et des entreprises en quête d'une main-d'œuvre qualifiée. En gestation depuis deux années, le bac professionnel est actuellement en phase d'expérimentation. Des classes pilotes sont lancées dans six établissements dont quatre à Alger, six filières y sont enseignées : industrie des arts graphiques, maintenance automobile, maintenance industrie, froid et climatisation, maintenance informatique. La commission chargée de la préparation et du suivi de ce projet est composée d'une quinzaine de professionnels issus essentiellement du secteur, à leur tête M. Boudaoud concepteur du bac professionnel, mais aussi de chefs d'établissement de formation, des pédagogues, des inspecteurs et des chercheurs. L'objectif de cette commission est de rapprocher l'école de l'entreprise, en collaboration avec des opérateurs économiques. Prévue en quatre années, la préparation du bac professionnel se fera en alternance avec le monde du travail avec 32 semaines de stage au sein d'une entreprise. D'où le choix des filières qui est fait en fonction de l'implantation et de la spécialisation des entreprises de la région. “Il est important d'adapter la formation à la demande du marché économique”, nous dira M. Boudaoud. Les bénéficiaires sont les élèves qui ont terminé avec succès la 9e année fondamentale, les titulaires du CAP (Certificat d'aptitude professionnel) ainsi que les titulaires du CMP (Certificat de maîtrise professionnel). L'âge prévu pour les candidats au bac professionnel se situe entre 16 et 19 ans au maximum. En ce qui concerne les élèves qui viennent de l'enseignement classique, c'est-à-dire de l'enseignement secondaire, une commission constituée de représentants des différents ministères concernés, à savoir l'enseignement supérieur, l'éducation ainsi que la formation et l'enseignement professionnels, est prévue pour étudier les modalités pratiques afin que ces derniers puissent avoir accès au bac professionnel. Pour l'orientation des élèves à partir de la 9e AF, une commission est constituée d'enseignants, de parents d'élèves ainsi que de conseillers en orientation. Le programme établi prend en charge le dossier pour la formation des futurs bacheliers qui ont fait l'objet d'une attention très particulière de la part de la commission pédagogique qui a tenu compte des standards universels dans le cadre des nouvelles technologies. En effet, les matières sont enseignées en langue française pour répondre à l'introduction des nouvelles technologies. Les formateurs ont suivi eux aussi une préparation spécifique pour l'encadrement du bac professionnel. Sur l'équipement en matériel des instituts de formation, une enveloppe de 8,7 milliards de dinars a été débloquée pour l'acquisition de machines-outils à commandes numériques – les plus modernes telles que celles utilisées dans le monde industriel – les derniers ordinateurs pour les arts graphiques... Certaines entreprises comme Toyota Algérie ont équipé l'Institut de Bordj El-Kiffan spécialisé en maintenance automobile, avec des promesses d'embauche à l'issue de la formation. En attendant la généralisation de ce projet, la promotion pilote a débuté le 21décembre dernier avec 280 élèves triés sur 3 000 candidatures. M. Abad Hamid, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnel nous dira : “En attendant la signature du décret d'application, nous serons prêts à accueillir plus de 15 000 élèves par an dans les différentes filières et les différents instituts, tout en prenant en charge les élèves qui viennent de l'intérieur du pays en internat.” Les élèves rencontrés à l'Institut des arts graphiques de Bir Mourad Raïs ont montré un enthousiasme certain et ont tenu à nous affirmer : “Ce qui est bien avec cette formule et ce qui nous a poussés à quitter l'enseignement secondaire, c'est qu'une fois le bac professionnel en poche, nous aurons le choix, ou bien d'entrer dans le monde du travail avec un diplôme qualifiant nous permettant d'avoir un bagage solide, ou bien de poursuivre nos études à l'université (option à l'étude dans une commission interministérielle)”. M. O.