En ce début du mois de ramadhan, Ghardaia vit depuis quatre jours consécutifs, une opération “ville morte”, un mouvement qui est parfaitement suivi par la quasi-totalité des commerçants de la ville qui ont préféré garder leurs boutiques fermées pour protester contre la ruée des divers contrôles qui se sont abattus sur eux. Tardivement après la fermeture des commerces, une réunion, tenue au siège de la wilaya, a été provoquée par les autorités locales . Un face-à-face a mis aux prises les responsables des différents organes de contrôle à la commission représentative des commerçants de la ville, arbitré par le wali qui a voulu équilibrer la proportion contrôleurs-commerçants. Durant cette rencontre, chaque partie a cherché à défendre sa cause. M. Djamel Lekmèche, directeur du commerce de la wilaya de Ghardaïa, précise que le contrôle n'a aucun effet sur la fixation des prix. Ces derniers sont libres, donc soumis à la loi de l'offre et de la demande. Notre champ d'action, dit-il, se limite au contrôle de l'affichage des prix, à la facturation et à la lutte contre le commerce illicite, à défaut de registre du commerce. Il ajoute (contrairement aux réalités du terrain) que des brigades mixtes contrôleurs-agents des impôts effectuent des visites à travers tous les commerces de la wilaya. Ceci s'applique particulièrement sur les produits alimentaires de première nécessité qui sont vendus sans facture et à des prix exorbitants. Quant aux personnes représentatives des commerçants, elles ont mis l'accent sur la manière dont les contrôles ont été procédés par une brigade présidée par la douane, composée d'un douanier, d'un contrôleur des prix et d'un agent des services des impôts, (pourtant en grève). Ils ont, en outre, sollicité un allégement des procédures en matière de contrôle. Le wali avait, pour conclure, souligné que les contrôleurs ne sont que des auxiliaires de la justice et qu'ils ne peuvent agir en l'absence de textes réglementaires. Toute ingérence de la part des contrôleurs dans l'accomplissement de leur tâche serait en contradiction avec les textes. Devant cette conclusion, qui ne semble pas convaincre les commerçants qui menacent de faire durer la grève et l'entêtement des contrôleurs qui persistent sur l'application à la lettre des textes réglementaires au détriment des vrais “trabendistes” ambulants qui s'installent ou qui sillonnent la ville sans qu'ils soient pour le moins touchés ni inquiétés ? La contestation s'est alors étendue vers des jeunes chômeurs révoltés qui, à leur tour, ont voulu saisir l'occasion pour manifester leur mécontentement et leurs conditions de vie. Ce qui a d'ailleurs, provoqué des affrontements entre les services d'ordre et les manifestants déchaînés qui s'attaquèrent en premier aux édifices de l'Etat, (la poste, l'EPEG-Société des Eaux) au niveau de la placette d'Aïn-Lebeau et ont ensuite saccagé le monument qui embellit cette dernière. Il est à signaler des interpellations en masse ainsi qu'un bon nombre de blessés de part et d'autre, résultant des échanges de jets de pierres d'un côté et de bombes lacrymogènes de l'autre. A. H. D.