Une importante réunion regroupera, ce matin, le secrétariat national de l'Ugta et toutes les fédérations chargées du volet économique (finances, hydrocarbures, mécaniques, textiles, etc.). L'Union générale des travailleurs algériens devrait se déterminer, aujourd'hui, par rapport à la question des privatisations dans le secteur économique public, en particulier par rapport au dossier du gouvernement relatif à la politique des réformes économiques. Un dossier qui a été transmis par l'Exécutif à l'Ugta lors de la rencontre bipartite du 14 octobre dernier. L'organisation de Sidi-Saïd décidera-t-elle d'accompagner le gouvernement dans l'application des réformes ou optera-t-elle pour le blocage ? Dans l'entourage du secrétaire général de l'Ugta, plusieurs arguments sont mis en avant pour justifier “l'irréversibilité” des réformes. On parle, notamment, de l'adhésion prochaine de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), des nombreux appels d'offres lancés dernièrement par le gouvernement et des déclarations récentes du ministre des Finances, décidé à “ne plus doper les entreprises publiques”. On pense également que l'Ugta, partisane de “la création des synergies entre les secteurs public et privé”, continue à s'opposer à la vision “ultralibéraliste” encore développée sur le terrain et qui “considère qu'on ne peut faire l'économie qu'avec le privé seulement”. Au-delà de ces arguments, l'Ugta est tenue de soutenir le programme des réformes économiques d'autant qu'elle a mobilisé son appareil à deux reprises, en 1999 et en avril 2004, pour l'élection de Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République. Par ailleurs, l'approche défendue actuellement par le Chef du gouvernement, dont le cheval de bataille reste la préservation des emplois ou la création de nouveaux postes de travail, se rapproche quelque peu de celle développée par la Centrale syndicale. Il y a donc de fortes chances que l'Ugta décide d'accompagner les réformes économiques et de travailler à amortir et réduire les répercussions qui s'ensuivront. Mais, un tel cas de figure ne sera pas sans conséquences sur les équilibres internes de l'organisation syndicale. Les cadres syndicaux opposés à la vision économique de Sidi-Saïd voudront certainement s'exprimer, aujourd'hui, sur cette question et développer leur point de vue. Parviendront-ils à convaincre une majorité de secrétaires nationaux et de responsables fédéraux acquise aux thèses du numéro un de l'Ugta ? Sans anticiper sur les résultats de la réunion, parions que celle-ci nous donnera une idée précise sur le rapport de force réel au sein de l'organisation. H. A.