Des décisions importantes ont été prises à l'issue de la réunion qui a regroupé hier au siège de la Centrale syndicale les membres du secrétariat de l'UGTA, les secrétaires généraux des fédérations, les syndicalistes de la SNVI ainsi que ceux de l'union locale de la wilaya d'Alger. Parmi ces décisions prises lors de cette réunion présidée par Abdelmadjid Sidi-Saïd figure celle qui concerne les travailleurs de la SNVI puisque ces derniers verront leur salaire augmenter dans le cadre des négociations des conventions de branches qui vont débuter au plus tard dimanche. Cette mesure s'appliquera aussi à tous les travailleurs du secteur économique. Par ailleurs, une réunion consacrée aux conventions de branches est prévue aujourd'hui au ministre du Travail à 14h et qui va regrouper les secrétaires des fédérations et les responsables des Sociétés de gestion et de participation (SGP). Ces derniers ont été instruits pour inviter les entreprises au niveau national à entamer au plus tard dimanche les négociations sur les conventions et les salaires. Pour ce qui est du point relatif à l'abrogation de l'article 87 bis de la 90/11, les syndicalistes ont été éclairés que cette disposition sera annulée en 2010, date de la mise en œuvre du nouveau code du travail tel qu'annoncé déjà par le ministre du Travail. Sur la retraite anticipée, les syndicalistes ont été informés que la mesure prise lors de la dernière tripartite ne sera pas appliquée en 2010. Il se peut que cette décision, très mal acceptée par l'ensemble des travailleurs et qui est à l'origine de ce mouvement, sera repoussée à une date encore plus lointaine. C'est en tout cas ce qu'ont laissé entendre les responsables de l'UGTA lors de ce conclave qui a donné l'occasion au secrétaire général de l'UGTA de réaffirmer sa détermination et son engagement à appuyer les entreprises économiques pour leur réhabilitation et leur développement. Pour Sidi-Saïd, les négociations de branches vont apporter plus aux travailleurs et à leur famille tout en favorisant une économie durable et porteuse d'espoir, sur le plan social, aux travailleurs. Les syndicalistes de Rouiba semblent satisfaits de ces décisions prises qui vont être soumises aujourd'hui aux travailleurs de la SNVI lors d'une assemblée générale prévue dans la matinée. M. Benmouloud, secrétaire général du syndicat d'entreprise, n'a pas caché sa satisfaction surtout pour ce qui est de l'augmentation de salaires et l'abrogation du 87 bis. “Nous avons réussi à arracher certaines de nos revendications et nous sommes fiers grâce à la mobilisation des travailleurs d'avoir avancé les dates des négociations sur les conventions de branches pour tous les travailleurs du secteur économique public et privé”, a-t-il estimé. Reste à savoir qu'elle sera la réaction des travailleurs de la SNVI par rapport à ces décisions. Ces derniers ont décidé hier, à l'appel de leur syndicat d'entreprise et de l'union locale de Rouiba de libérer les espaces qu'ils occupent depuis huit jours à la zone industrielle notamment la RN5 qui a été ouverte hier à la circulation. Les travailleurs ont été invités toutefois à continuer à observer leur grève à l'intérieur de leurs ateliers et de leurs services. Et ce n'est pas la plainte pour grève illégale déposée avant-hier en référé par la direction de la SNVI, au niveau du tribunal de Rouiba qui a influé sur la décision des syndicalistes, mais c'est l'appel au dialogue lancé par M. Salah Djenouhat, secrétaire général de l'union de wilaya UGTA d'Alger à l'adresse des syndicalistes de la SNVI mais aussi au secrétariat de l'UGTA dont il est aussi membre. L'initiative de Djenouhat prise en concertation avec l'union locale de Rouiba a été bien accueillie par M. Sidi-Saïd qui a tenu “à féliciter et à rendre hommage aux syndicalistes qui ont pris cette initiative que je considère comme un début de sagesse et d'une prise de responsabilité”, précisera-t-il. Le patron de la Centrale syndicale a répondu favorablement à la demande de l'union de wilaya d'Alger pour tenir une réunion au siège de la Centrale syndicale hier à 13h. Pour sa part, M. Djenouhat avait déploré hier “l'absence de dialogue dans ce conflit qui, selon lui, n'est ni dans l'intérêt des travailleurs ni dans l'intérêt de l'économie nationale”. En soulignant “l'absence de dialogue” dans cette grève, le secrétaire général de l'union de wilaya semble s'éloigner de l'attitude affichée jusqu'ici par le secrétariat de l'UGTA qui s'est campé dans un silence jugé par de nombreux observateurs d'incompréhensible voire destructeur pour une organisation qui ne cesse de perdre du terrain au profit des autres formations syndicales.