Les négociations relatives aux conventions collectives des branches dans le secteur public économique, reprises la semaine dernière entre les SGP et les fédérations de l'UGTA, n'ont pas abouti aux résultats escomptés. Si, selon les responsables de la centrale syndicale, beaucoup de fédérations « ont avancé positivement » dans leurs négociations, cela n'est pas le cas pour les secteurs les plus importants. Il s'agit, notamment, des domaines des industries mécanique et électronique, Sonatrach, Sonelgaz, l'hydraulique, construction et les travaux publics ainsi que les OPGI. En effet, le bras de fer opposant, en particulier, la fédération relevant du secteur des industries mécanique et électroniques aux cinq SGP concernées s'est durci davantage. La réunion tenue, samedi dernier, par les deux parties afin d'aboutir à une solution finale s'est terminée en queue de poisson. Les SGP et la fédération en question campent sur leurs positions respectives. Les premières refusent d'accorder plus de concessions et la deuxième ne veut rien comprendre. L'on s'achemine vers un mouvement de protestation. La décision est, en tout cas, prise et annoncée à l'issue de la rencontre du secrétariat national de l'UGTA avec les différentes fédérations tenue, hier, au Palais du peuple, à Alger. Cette réunion, dont les travaux ont eu lieu à huis clos, avait comme ordre du jour l'évaluation du processus des négociations autour des conventions de branches. En effet, les responsables de la fédération des industries mécanique et électronique ont décidé d'organiser, le 20 septembre, un rassemblement devant le siège de la SGP à Hydra (Alger). Selon Mohammed Lakhdar Badreddine, secrétaire général de l'UGTA, chargé des affaires économiques, le différend entre cette fédération et la SGP porte sur la question salariale. Face à la demande de la fédération d'augmenter de 40% les salaires des travailleurs du secteur, la SGP n'a proposé qu'une majoration de 5 à 10% pour les entreprises déstructurées et 15% pour les entreprises jouissant d'une bonne santé financière. Une proposition rejetée par la fédération. Le blocage concerne aussi le secteur des hydrocarbures. « Pour Sonelgaz, les négociations sont toujours en cours, alors que Sonatrach refuse carrément l'augmentation des salaires », a affirmé, Mohammed Lakhdar Badreddine. Et d'ajouter : « Nous allons prendre contact avec le ministère de l'Energie et des Mines pour tenter de résoudre le problème. » Ayant affirmé auparavant sa volonté d'aller vers l'arbitrage du gouvernement dans le cas de la persistance du blocage, l'UGTA veut, cette fois-ci, éviter cette éventualité. Elle compte, a lancé M. Badreddine, trouver coûte que coûte un consensus entre les fédérations contestataires et leurs vis-à-vis en usant de tous ses moyens. « On veut aboutir à la signature des conventions de branches sans douleur », a précisé l'orateur. Pour cela, la centrale syndicale semble trouver la parade, « il faut sauvegarder les entreprises et les postes d'emploi ». Pour M. Badreddine, « l'acte principal de l'UGTA est la préservation de l'emploi ». Cette dernière, a-t-il indiqué, « œuvre à orienter les travailleurs vers une lutte sereine et responsable qui tienne compte de la situation de l'entreprise et des travailleurs ». Le gouvernement, selon le même responsable, doit comprendre qu'« il est difficile de canaliser les travailleurs et de maintenir une paix sociale si on ne donne pas une suite favorable à leurs revendications ». La réunion entre Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, Tayeb Louh, ministre du Travail et Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, devant se tenir aujourd'hui, sera, selon l'interlocuteur, une rencontre-bilan. La réunion tripartite, reportée à maintes reprises, demeure, selon M. Badreddine, conditionnée par la signature desdites conventions. S'agissant du SNMG, l'UGTA a enfin formulé une proposition. Elle veut, selon Abdelkader Malki, secrétaire national, chargé des relations publiques, un SNMG à 15 000 DA. « Une proposition qui découle du 10e congrès de l'UGTA. Il est insuffisant, mais pour nous, la solution pour améliorer le pouvoir d'achat est la revalorisation des salaires », a-t-il ajouté.