L'acteur Sean Penn, de retour d'une visite de trois jours à Bagdad, a ouvert un nouveau front dans l'opposition de Hollywood à une guerre contre l'Irak, jusque-là surtout marquée par la signature de pétitions ultramédiatisées. Le comédien et réalisateur de 42 ans a notamment visité un hôpital et critiqué l'attitude “déroutante” de son pays sur l'Irak, qui refuse de divulguer ses “preuves” sur la présence d'armes de destruction massive en Irak. Affichant régulièrement ses opinions politiques, Sean Penn avait déjà publié le 18 octobre dans le Washington Post une lettre ouverte adressée au président George W. Bush, lui demandant de laisser une chance aux inspecteurs en désarmement de l'ONU. Au début du mois, son sémillant confrère Robert Redford, 65 ans, qui intervient aussi depuis de nombreuses années dans le débat politique aux Etats-Unis, s'était également adressé au président, dans le Los Angeles Times, pour s'attaquer à sa politique sur l'environnement mais aussi mettre en doute la nécessité d'une intervention en Irak. À côté de ces rares initiatives personnelles, une partie de la profession s'est retrouvée ces derniers mois au bas de pétitions opposées à la guerre. La semaine dernière, une conférence de presse organisée dans un restaurant branché de Hollywood annonçait la signature d'un de ces textes par une centaine d'acteurs de cinéma et de télévision. Mais malgré de grands noms — Matt Damon, Anjelica Huston, Samuel L. Jackson, Mia Farrow, Kim Basinger, Uma Thurman ou Tim Robbins — seule une poignée d'acteurs de télévision s'étaient déplacés. Le 19 septembre dernier, des centaines d'intellectuels et d'autres personnalités avaient publié dans le New York Times un manifeste intitulé Pas en notre nom, pour “appeler tous les Américains à résister contre la guerre”. Des poids-lourds hollywoodiens, connus pour la plupart pour leurs opinions penchant à gauche de l'échiquier politique, avaient signé ce texte : les réalisateurs Oliver Stone, Robert Altman et Terry Gilliam, ou les comédiennes Jane Fonda et Susan Sarandon.