La généralisation des règlements des transactions par billets de banque favorise l'évasion fiscale et l'économie informelle. Dans tout système de développement économique, les banques constituent un élément moteur, un facteur-clé incontournable. Actuellement, notre secteur bancaire conditionne dans une large mesure la relance économique du fait que : 1 - l 'économie algérienne est en pleine phase de mutation, passant d'une économie centralisée et planifiée à une économie de marché et de libre concurrence ; 2 - les secteurs privés de production et de commercialisation s'accroissent progressivement en substitution des secteurs étatiques ; 3 - le développement progressif des PME/PMI nécessite des concours urgents et soutenus des institutions financières ; 4 - les démarches engagées en vue de l'adhésion de l'Algérie à l'Union européenne et à l'Organisation mondiale du commerce entraînent nécessairement la contribution de plus en plus marquée des banques et établissements financiers afin de mettre à niveau les entreprises et les préparer à affronter la concurrence redoutable du commerce extérieur. I - La modernisation de la gestion des banques commerciales La réforme bancaire est une nécessité d'actualité dans le cadre des mesures préconisées par le gouvernement. Les banques doivent se réorganiser en fonction du nouveau contexte économique et social. Les modes de gestion et les mentalités doivent s'adapter aux nouveaux besoins des opérateurs économiques. L'accent doit être mis impérativement sur la formation professionnelle des cadres et employés du secteur bancaire en vue de leur recycIage, perfectionnement et adaptation aux nouvelles techniques bancaires. Les principales réformes à réaliser en priorité, sont les suivantes : 1 - achèvement de la mise en place du système de compensation électronique des banques et de recouvrement des chèques et effets de commerce, afin de permettre la réalisation des opérations financières en temps réel ; 2 - développement de la monnaie scripturale, par la réhabilitation des moyens de paiement autres que la monnaie fiduciaire : - chèques bancaires et chèques postaux ; - effets de commerce - virements bancaires… 3 - élargissement et interbancarité des produits monétiques : - cartes de crédit ; - cartes visa ; - distributeurs automatiques de billets (DAB) et ce, afin de réduire la circulation massive de la monnaie fiduciaire (billets de banque) qui encombre inutilement les circuits bancaires et financiers, ainsi que des organismes publics tels que : - Sonelgaz - Epeal - Recettes des contributions - P et T… En outre, les règlements généralisés des transactions commerciales par billets de banque favorisent incontestablement : - l'évasion fiscale ; - l'économie informelle. 4 - allégement des délais d'intervention des banques en matière de financement des entreprises et autres opérateurs économiques, en procédant à une décentralisation plus étudiée du pouvoir de décision, avec la mise en place d'un contrôle permanent a posteriori. Création de la banque des PME-PMI Le secteur des petites et moyennes entreprises qui se développe progressivement tend à occuper une place importante dans l'économie algérienne. Certes, des mesures d'encouragement et d'accompagnement du gouvernement ont été arrêtées, telles que la mise en place du fonds de garantie des crédits à la PME. Néanmoins, vu les spécificités de la nature des petites et moyennes entreprises, et les besoins multiples nécessitant un traitement adapté, il serait très bénéfique pour ce secteur de créer une banque commerciale spécialisée pour le financement des PME/PMI. II- Amélioration de la gouvernance des banques Après la dissolution des fonds de participation, les conseils d'administration des banques étatiques sont constitués de cadres fonctionnaires. Il serait temps de faire appel à des administrateurs-conseils ayant une expérience et une qualification dans le domaine financier. En outre, en ce qui concerne le management, il y a nécessité absolue d'activer la recherche de partenaires susceptibles d'apporter un know-how et faire bénéficier de leur expérience les institutions financières algériennes. L'application dans le plus proche avenir de ces mesures préconisées dans le cadre de la réforme en cours permettra, sans nul doute, d'améliorer davantage l'image de marque de notre secteur bancaire. A. M. (*) Expert financier ex-DG de banque