Des équipes expérimentées s'affairaient à évaluer les dégâts et à tenter de trouver la meilleure option pour le déséchouage du céréalier. Beaucoup de monde était, hier, sur les rochers à proximité des lieux d'échouage du Batna. Des policiers interdisent l'accès aux nombreux badauds venus par simple curiosité voir le navire prisonnier du sable. Des équipes de plongeurs reconnaissables à leur combinaison spéciale se tiennent prêts à intervenir en cas de besoin. Ils ne quittent pas des yeux deux canots de sauvetage mis à l'eau, amarrés aux rochers et au bateau qui tangue, pourtant, dangereusement. Un pompier qui descend du navire se balance au gré du vent pourtant modéré qui souffle. D'autres éléments de la protection civile réussissent à le hisser à bord de leur canot au bout de plusieurs tentatives. Sur le rivage, plusieurs personnes en tenue de ville sont en grande discussion tout en regardant du côté du bateau. On reconnaît parmi elles deux Espagnols qui vont et viennent parmi des groupes de responsables de la Cnan venus en nombre. Renseignements pris, ces deux Espagnols sont des représentants de la société Technosub spécialisée dans les travaux maritimes, notamment le déséchouage. Ils sont venus spécialement proposer leurs services, mais la Cnan a décliné l'offre. “Ils ont fait une offre dont je préfère taire le montant, car il est astronomique”, déclare Nasser-Eddine Mansouri, un ex-chef mécanicien navigant et aujourd'hui cadre dans une filiale de la Cnan, la société Nashco. En raison de son expérience, il est chargé de coordonner les activités des différentes équipes. Alors qu'il nous parle, il est informé, par radio, qu'une équipe spéciale est dans une embarcation de l'autre côté du Batna. Il demande au responsable du groupe d'aller vers la quille du navire pour avoir un aperçu de la catastrophe. “Il faut longer le bateau et faire des opérations de sondage pour mesurer la profondeur de la mer. On doit répéter ces opérations tous les 3 mètres”, ordonne-t-il. Il rappelle qu'avant toute opération de déséchouage du Batna, “il est impératif de réaliser une étude complète des avaries et de la position du bateau”. “Nous attendons un équipage frais et expérimenté qui sera dirigé par un capitaine chevronné pour les hisser à bord avec le concours de la protection civile. Cette équipe réalisera un inventaire complet de l'intérieur”, explique-t-il. Il appelle, par radio, pour s'assurer que tous les moyens techniques sont arrivés et insiste sur le groupe électrogène, outil indispensable pour éclairer l'intérieur du bateau quand l'équipe attendue sera à bord. “Nous espérons l'amélioration des conditions météorologiques pour lancer les travaux. Et j'insiste sur le fait que toutes ces opérations sont et seront menées par des équipes algériennes. Après l'inspection interne, nous arrêterons la meilleure procédure de déséchouage qui sera réalisée à l'aide de plusieurs remorqueurs dont un grand qui va arriver d'Arzew”, précise M. Mansouri. S'il se montre confiant quant à la réussite de la remise à l'eau du Batna, il regrette la disparition à tout jamais du Béchar. “Pour l'autre navire qui a sombré, nous œuvrons, surtout, à retrouver les disparus et à éviter des conséquences désastreuses sur l'environnement, car ses soutes contiennent du fuel”, conclut-il S. I.