Pendant que l'opération de remorquage du navire prisonnier du sable se poursuit, le Béchar demeure sous l'eau. Cinq jours après le naufrage des deux navires au port d'Alger, les recherches des disparus se poursuivent. Hier encore, il y avait beaucoup de monde sur les rochers de la plage des Sablettes à proximité des lieux d'échouage du Batna, venus suivre l'opération de remorquage du navire. Des équipes de plongeurs ont procédé au repérage des lieux pour libérer le navire prisonnier du sable depuis samedi dernier, pendant que les éléments de la Protection civile tentent de mettre l'équipage dans un canot afin de regagner le Batna. Un pompier fait descendre un canot de sauvetage avec à bord des membres de l'équipage du Batna prêts à être transbordés. Une échelle est hissée le long du navire échoué qui tangue dangereusement. Sur le rivage des Sablettes, des équipes de la Protection civile sont prêtes à intervenir. Parmi tout ce monde, le commandant du navire, Omar Djaboub, donne par radio les dernières directives à son adjoint avant d'embarquer en dernier. “Aujourd'hui, nous allons tenter de remorquer le Batna au port d'Alger. Pour le moment, l'opération est prévue pour 14 h, mais nous attendons les plongeurs qui sont en repérage des lieux pour dégager le navire, mais aussi l'arrivée des remorqueurs de la capitainerie”, affirme le commandant de bord avant de reprendre la communication avec son adjoint. “N'oubliez pas la boîte à outils et vérifiez le nombre des membres de l'équipage. Ils sont sous ta responsabilité”, crie-t-il. Selon le commandant, deux à trois remorqueurs — dont un spécialisé en remorquage en haute mer est arrivé d'Arzew — sont prêts à tirer le navire vers le port d'Alger. Il explique également que le Batna reste “navigable” malgré le fait qu'il est endommagé par la tempête de samedi soir. “Il y a trois jours, le gouvernail a été endommagé par le naufrage, mais les machines fonctionnent. On espère pouvoir remorquer le navire dans trois ou quatre heures. Bien sûr, nous dépendons du vent et de la capitainerie dont nous attendons les dernières directives”, affirme-t-il. Concernant le risque de pollution, un responsable de la Cnan rencontré hier sur les lieux déclare que les responsables du port se sont préparés à ce risque : “Les cadres de l'EPAL ont préparé des barrages flottants en cas de fuite de fuel.” Interrogé sur les recherches concernant l'équipage du navire Béchar, les éléments de la Protection civile affirment qu'aucune dépouille n'a été repêchée et que les fouilles se poursuivent toujours. Si les responsables de la Cnan se montrent confiants quant à la réussite de l'opération de remorquage du Batna, ils regrettent cependant la disparition du Béchar. “Il faut de grands moyens pour le faire sortir puis le vider de son eau. Je ne crois pas que le port d'Alger est doté de ces machines. Pour cette opération, nous ferons peut-être appel à l'aide étrangère”, affirme le responsable de la Cnan. Toutefois, il est à signaler que les risques d'un désastre écologique ne sont pas complètement écartés. L'opération Telbahr a été lancée afin d'éviter les risques de fuite de fuel du navire Béchar. “Les risques de pollution maritime sont minimes car les tanks de fuel à bord du Béchar sont séparés, mais il vaut mieux prévenir que guérir”, conclut-il. N. A.