En Algérie, pour ne citer que Ghardaïa comme exemple, outre les travailleurs pauvres, il y a aussi et surtout des retraités pauvres. Bien qu'ils aient travaillé durant toute leur vie, certains de ces retraités enchaînent des petits boulots pour compenser leur faible retraite et joindre les deux bouts. En dépit des faibles réévaluations annuelles des retraites qui ne dépassent guère les 9%, la majeure partie des retraités, "ces nouveaux pauvres exaspérés" cherchent à comprendre ce phénomène qui touche tout particulièrement les personnes âgées dans notre pays supposé riche. Par ailleurs, certains travailleurs qui perçoivent un faible salaire et qui se disent travailler jusqu'à la tombe s'inquiètent de ce nouveau troublant fléau social en Algérie. Au Sud du pays, où la vie est extrêmement rude et où le pouvoir d'achat ne cesse de baisser, les exemples de ces personnes âgées dans le besoin ne manquent pas. A Ghardaïa, par exemple, Si Omar, ce septuagénaire, récupère des bouteilles dans les poubelles afin de récupérer l'argent des consignes. A 71 ans, ce pauvre retraité doit multiplier les petits boulots pour avoir des compléments de revenus. Quant à ces enfants, déchus de leur scolarité, il ne se passe pas un jour où ils ne se rendent pas sur les décharges publiques pour ramasser des résidus de plastique qu'ils revendaient aux usines de régénération du plastique à 5 DA le kilo. A Ghardaïa, ces témoignages sont croisés d'interviews des responsables syndicaux, des experts, ainsi que de toute la société civile locale, qui font part de leurs fortes inquiétudes sur ce sujet délicat. Il appartiendrait cependant aux hautes autorités du pays de se pencher sérieusement sur ce fléau, dit "de misère du troisième âge", considéré comme le plus compliqué et le plus injuste dans notre pays, l'Algérie, dit "producteur de pétrole". A. H. D.