Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé, jeudi, une convergence de vues de l'Algérie et de la France, sur la manière d'aborder les questions de sécurité dans la région. En visite à Paris, à la tête d'une importante délégation, composée notamment de six ministres, dont le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, et le responsable du département de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb, M. Sellal a révélé que les deux pays ont "abordé l'ensemble des problèmes de la région et de la sous-région et même les problématiques qui se posent au Moyen-Orient où il y a une identité de vues sur la vision et sur la manière d'aborder les problèmes", lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue français, Manuel Valls, à l'issue des travaux du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). "Ce qui est sûr, c'est que nous recherchons la paix, et l'Algérie travaille de concert avec le partenaire français, notamment en ce qui concerne la sous-région, et nous sommes certains qu'avec cette coopération nous allons aboutir", a précisé le Premier ministre. Ce dernier a, en outre, fait montre de fermeté à l'égard du terrorisme, coupable de "200 000 morts et de dizaines de milliards de dollars de pertes", estimant qu'"il ne faut jamais faire de concession au terrorisme", pour préserver les "valeurs humaines et de l'humanité". Son homologue français a d'ailleurs fait écho aux déclarations et analyses faites, à propos de ce fléau, par les autorités et la société civile algériennes, et reconnues par la communauté internationale. En effet, M. Valls a rappelé le combat "victorieux" de notre pays contre l'hydre terroriste, non sans concéder que "l'Algérie l'a fait seule". De plus, il a qualifié la coopération en matière judiciaire entre Alger et Paris dans les affaires liées au terrorisme de "positive". Pour ce qui est de la contribution de l'Algérie dans le dénouement des conflits au niveau régional, Manuel Valls a déclaré : "L'Algérie conduit une médiation très importante au Mali, et les efforts algériens par rapport à la Libye sont très utiles, car nous savons que la Libye représente aujourd'hui le principal défi sécuritaire que nos deux pays et la région devront relever dans les prochains mois." La veille de l'ouverture des travaux bilatéraux, en France, Abdelmalek Sellal a accordé une longue interview au mensuel Afrique Asie, dans son édition de décembre, dans laquelle il a donné une idée des questions qui seront débattues entre les deux parties. Dans ce cadre, il s'est également exprimé sur la sécurité dans le monde arabe et au Sahel, et la "constance" de la position algérienne sur le processus de décolonisation au Sahara occidental. M. Sellal a surtout rappelé la "pertinence" des positions de l'Algérie concernant les évènements qu'ont connus la région arabe et la région du Sahel. Non sans insister sur le respect de "la volonté souveraine et indépendante des peuples". Il a aussi indiqué que l'Algérie "soutient et soutiendra tous les processus politiques de dialogue inclusif et de réconciliation, engagés par les pays amis et voisins", en appuyant "le respect de la légalité internationale", le "principe de non-ingérence et l'intégrité territoriale de ces pays". Le même jour, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international, Romain Nadal, a informé que les dossiers libyen et malien, et celui de "la dégradation de la situation en Libye", seront examinés par les ministres des Affaires étrangères, algérien et français. Des dossiers où l'Algérie est considérée comme un pays "incontournable" dans le processus d'instauration de la paix dans le Sahel, et où la solution à la crise au Mali "n'est pas militaire, mais politique", selon Ramtane Lamamra. H .A.