Le ministère des Ressources en eau s'est engagé dans une véritable lutte contre les inondations dont sont victimes d'innombrables villes du pays. Le département de M. Necib semble échaudé par les fâcheux dégâts humains et matériels engendrés par les crues des oueds enregistrées dans plusieurs localités ces dernières années. Pour mettre un terme, un tant soit peu, à ce phénomène qui occasionne la perte de vies humaines chaque année, la tutelle a engagé une étude qui sera sanctionnée par la mise en place d'un système d'alerte des crues des fleuves. Il s'agit, en fait, de l'installation d'équipements automatisés et sophistiqués dans une centaine de stations hydropluviométriques réparties sur le territoire national. Ce système donnera ainsi l'alerte quant à la hauteur de l'eau, la pluviométrie et autres éléments susceptibles d'aider les responsables dans leur réaction à la catastrophe naturelle et à la prise de décision idoine. Cette démarche sera opérationnelle, estime M. Aït Amara Ahmed, directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère de tutelle, dès décembre 2015. Une étude, qui sera réalisée en collaboration avec les Serbes, établira une cartographie des zones inondables et déterminera une stratégie de lutte contre les inondations pour la protection des villes. Elle sera, selon M. Aït Amara, prête dès le mois d'août prochain. Cette méthodologie de protection sera mise en application sur une cinquantaine de sites dont Khenchela, Batna, Sidi Bel-Abbès, Bordj Bou-Arréridj, Sétif... Le secteur a, dans ce cadre, bénéficié d'une enveloppe qui avoisine les 50 milliards de dinars pour le quinquennat 2015-2019. La priorité annoncée hier sur les ondes de la radio Chaîne III par le directeur central au ministère concerne la wilaya d'El-Bayadh, notamment Oued Eddfa. À Sidi Bel-Abbès, en revanche, le barrage installé pour arrêter les crues d'Oued Mekera qui traverse la ville a pu éviter les inondations dans cette wilaya. Des travaux d'aménagement sont, de ce fait, lancés pour un écoulement plus facile des eaux. Dans ce vaste programme, l'invité de la radio met l'accent également sur l'indispensable entretien des diverses canalisations et autres installations de protection afin d'enlever tout obstacle empêchant le ruissellement des eaux. "Le manque d'entretien est l'une des principales causes à l'origine des récentes inondations déplorées dans plusieurs villes du pays", affirme la même source. L'autre épineux problème évoqué par M. Aït Amara a trait aux constructions illicites à proximité du lit des oueds. Il parle d'"agression du domaine hydraulique public" qui constitue un goulot d'étranglement causant des dommages incommensurables. "La stratégie de lutte contre les inondations va délimiter le domaine hydraulique public. La loi sur l'eau ainsi publiée, des sanctions sont prévues contre les auteurs d'infraction", indique ce directeur central au ministère. B. K.