La forêt de Béni Salah, qui couvre 35 000 ha, chevauche les wilayas de Guelma, El-Tarf et Souk Ahras, abrite le cerf de Barbarie, une espèce en voie de disparition, des mammifères et un patrimoine faunistique et floristique exceptionnel. Un bureau d'études national, spécialisé dans l'aménagement du territoire, a présenté récemment, au siège de la wilaya de Guelma, un projet d'étude de classement de la forêt de Béni Salah en réserve protégée, en présence du wali, entouré de son secrétaire général et du président de l'APW, des directeurs de l'exécutif et des élus locaux. Le conférencier rappellera que la forêt de Béni Salah, qui couvre 35 000 ha, chevauche les wilayas de Guelma, El-Tarf et Souk Ahras, abrite le cerf de Barbarie, une espèce en voie de disparition, des mammifères et un patrimoine faunistique et floristique exceptionnel. Cette forêt, qui s'étend sur une superficie de 12 000 ha dans les communes de Bouchegouf et Medjez-Sfa (wilaya de Guelma), a fait l'objet de la création d'une réserve de 2400 ha en 1972 à la faveur d'une étude réalisée par des Canadiens, mais cette dernière n'a pas été classée selon la législation en vigueur. Cette aire qui est protégée par une clôture d'une vingtaine de kilomètres est gérée par la conservation des forêts de la wilaya de Guelma, qui s'attelle à protéger la centaine de cerfs de Barbarie en voie d'extinction, les mammifères, oiseaux migrateurs, reptiles et plus de 220 espèces floristiques. Le bassin versant dont l'altitude oscille entre 500 et 900 m d'altitude, bénéficie d'un climat subhumide (600 à 800 mm de précipitations annuelles) et abrite une couverture végétale de chêne-liège et chêne-zène, une trentaine de sources au débit faible. L'exposé fait ressortir la présence de troupeaux de bovins dans ce site qui est agressé par des actes commis par des braconniers, et cette situation devient alarmante. Le conservateur des forêts intervient dans le débat et souligne que cette réserve a subi des incendies au niveau des trois wilayas limitrophes au cours des douze dernières années. Des milliers d'hectares ont été la proie des flammes, d'où une régression de la couverture végétale. Par le biais de 38 stations d'écoute, il a été recensé une centaine de spécimens de cerfs de Barbarie qu'il est urgent de préserver grâce à la vigilance des gardes forestiers qui effectuent des rondes quotidiennes. Un débat fructueux a permis aux participants d'enrichir ce projet de protection du patrimoine national et international et des suggestions intéressantes ont été formulées. Le wali a estimé qu'il est intolérable que cette réserve soit investie par des intrus et des bovins, et dans ce contexte, il a fermement instruit le conservateur des forêts de faire procéder aux saisies de ces bestiaux qui seront placés dans les fourrières communales. H. B.