La Banque d'Algérie vient de réduire de moitié les plafonds des engagements extérieurs par signature des banques et établissements financiers au titre des opérations d'importation. Dans une instruction n°03-14 du 23 novembre, la Banque d'Algérie a redéfini le niveau autorisé des engagements extérieurs par signature des banques et établissements financiers au titre des opérations d'importation. L'instruction est prise conformément aux dispositions du règlement n°14-01 du 16 février 2014 portant coefficients de solvabilité applicables aux banques et aux établissements financiers et du règlement n°14-02 du 16 février 2014 relatif aux grands risques et aux participations. Dans son article 2, l'instruction précise qu'"à compter du 1er décembre 2014, le niveau des engagements extérieurs par signature des banques et établissements financiers ne doit à aucun moment dépasser deux fois leurs fonds propres réglementaires tels que définis par la réglementation prudentielle en vigueur". Par engagements extérieurs au titre des opérations d'importation, explique la Banque d'Algérie, il faut entendre l'ensemble des engagements par signature afférents aux opérations d'importation, déduction faite des dépôts de garantie et provisions constitués en dinars au titre de ces opérations. Cette nouvelle instruction annule et remplace l'instruction n°68-94 du 25 octobre 1994 fixant le niveau des engagements extérieurs des banques. Cette dernière stipulait que "les engagements extérieurs par signature des banques, pris à compter du 1er octobre 1994, doivent être maintenus en permanence à un niveau n'excédant pas quatre fois leurs fonds propres tels que définis par la réglementation prudentielle". Ainsi, en l'espace seulement d'un mois, la Banque d'Algérie a réduit de moitié les plafonds des engagements extérieurs par signature des banques et des établissements financiers au titre des opérations d'importation. Le gouvernement vient ainsi durcir les conditions d'importation en agissant, cette fois-ci, sur le niveau des engagements des banques. La hausse des importations de biens conjuguée au recul des exportations, au 1er semestre de l'année en cours, a induit une contraction de l'excédent commercial de la balance des paiements. Ce dernier est passé de 3,667 milliards de dollars au 1er semestre 2013 à 2,756 milliards de dollars au 1er semestre 2014. En plus de la contraction du solde de la balance commerciale de 911 millions de dollars, le déficit du poste "services hors revenus des facteurs" s'est aggravé de 851 millions de dollars, passant de 3,2 milliards de dollars au 1er semestre de 2013 à 4,1 milliards de dollars au 1er semestre 2014. Ce creusement du déficit intervient à la suite de la hausse des importations des services techniques et de ceux liés au bâtiment et travaux publics, qui ont progressé, respectivement, de 297 et de 444 millions de dollars. Le déficit du compte courant de la balance des paiements s'est aggravé au cours du 1er semestre de l'année en cours, notamment au 2e trimestre, comparativement à la même période de l'année 2013. En effet, ce déficit est passé de 350 millions de dollars au 1er semestre 2013 à 2,3 milliards de dollars au 1er semestre de 2014, sous l'effet de la contraction de l'excédent du solde commercial et du creusement des déficits des postes services et revenus. M. R.