La crise politique ukrainienne semble s'acheminer vers une nouvelle élection présidentielle, alors que la Cour suprême, seule instance compétente pour invalider éventuellement le scrutin du 21 novembre, a laissé entendre que l'examen de la question pourrait prendre plusieurs jours. Le président sortant ukrainien, Léonid Koutchma, s'est déclaré lundi en faveur d'une nouvelle élection. “Si vraiment nous voulons préserver la paix et l'entente et bâtir une société de droit démocratique, dont nous parlons tant, tout en faisant tout hors du cadre légal, alors faisons une nouvelle élection”, a déclaré M. Koutchma. Le prolongement de la crise renforcerait les risques de voir l'économie s'effondrer, en plus de la menace d'une partition Est-Ouest. La Cour, qui a commencé lundi à examiner les plaintes de l'opposition contestant la victoire du candidat prorusse, Viktor Ianoukovitch, ne rendra pas sa décision lundi, a annoncé un juge, Anatoli Iarema, sans pouvoir dire quand la décision serait prise. Cependant, la manière dont le pays pouvait sortir de la crise sans modifier la Constitution ou les institutions n'était pas claire, le cas de figure actuel n'étant pas prévu dans la Loi fondamentale. M. Ianoukovitch a admis lundi un nouveau vote, mais seulement dans deux régions russophones de l'est du pays où il a obtenu plus de 90 % des voix lors du second tour le 21 novembre, et où des taux de participation extraordinairement élevés ont fait crier l'opposition à la fraude.