Nouveauté Les autorités régionales de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé, lundi, qu'elles organiseraient un référendum pour obtenir l'autonomie le 5 décembre prochain. L'Assemblée parlementaire de Donetsk, région qui a donné au candidat pro-russe Viktor Ianouvitch 96% des voix au dernier scrutin, devrait tenir une séance extraordinaire, d?abord prévue aujourd?hui et ensuite reportée, pour discuter de la formulation de la question à poser dans ce référendum. Ce dernier, s?il est maintenu, risque de diviser définitivement l?Ukraine avec les éventuelles conséquences dramatiques que cela pourrait avoir. La crise ne semble ainsi pas près du dénouement d?autant que la Cour suprême, seule instance compétente pour invalider éventuellement le scrutin du 21 novembre et qui devait rendre son verdict hier lundi, a laissé entendre que l'examen de la question pourrait prendre plusieurs jours. Les deux camps continuent de camper sur leurs positions respectives : l?opposition à vouloir le limogeage du Premier ministre et celui-ci à refuser catégoriquement de démissionner malgré sa marginalisation et l?isolement dans lequel il semble confiné aussi bien par le pouvoir, la presse que le Parlement d?Ukraine, qui semble en faveur d?un nouveau deuxième tour du scrutin. En réaction, le Premier ministre a demandé au pouvoir d?instaurer l?état d?urgence immédiat pour chasser les partisans de l?opposition qui bloquaient la place de l?Indépendance depuis près de dix jours. Ce n?est qu?aujourd?hui, mardi, en effet qu?ils ont levé le siège du Palais du gouvernement : «Viktor Iouchtchenko (le leader de l'opposition) a donné l'ordre de laisser entrer les employés du gouvernement dans le bâtiment. Les salaires et les retraites doivent être payés», a expliqué Olexandre, un manifestant. De nombreux fonctionnaires entraient effectivement dans l'immeuble. Le président sortant Léonid Koutchma avait appelé l'opposition lundi à lever son siège, soulignant notamment le risque qu'il faisait courir sur la bonne marche des finances publiques. Quelque 200 partisans de l'opposition restaient toutefois devant le bâtiment, scandant «Iouchtchenko» et tapant sur des caisses métalliques. «Nous sentons que nous approchons de la victoire. Nous voulons notre président Iouchtchenko», lance Vitia, l'un d'entre eux. Cependant, la situation risque d?aller vers le pourrissement malgré les messages de soutien qui arrivent de l?étranger. La Maison-Blanche, par la voix du porte-parole de la présidence, Scott McClella, a exprimé, hier lundi, son soutien à l?Ukraine et a demandé au pouvoir d?essayer de régler la crise et d?éviter de provoquer tout conflit qui pourrait déstabiliser le pays.