“Le diplôme d'état-major” délivré par cette école n'a rien à envier à ceux obtenus dans les établissements d'outre-mer. Les responsables de l'école supérieure navale de Tamentfoust (ESNT) ont organisé, hier, une visite guidée au profit des médias nationaux. Durant presque une journée, les journalistes ont revêtu l'uniforme de marins et sillonné les différentes parties de cette prestigieuse école qui s'étale sur 62 hectares. Les encadreurs de l'ESNT et le colonel Smaïli ont été aux petits soins avec les journalistes qu'ils ont rapidement mis dans l'ambiance studieuse des stagiaires. Ainsi, de l'origine berbère de “tama tayfoust” à un exercice en live via le simulateur de navigation, les représentants de la presse nationale ont découvert une école où l'authenticité se conjugue admirablement avec la modernité. Les portraits de célèbres marins comme Kheïr Eddine et Barberousse sont là pour rappeler les hauts faits d'armes d'un pays dont la marine a déjà acquis ses lettres de noblesse. De même que les vieux fusils d'époque et les documents ratifiés avec les marines étrangères attestent également de ce passé glorieux. Comme par exemple cette convention de coopération et de non-agression signée entre le Dey d'Alger et le président américain… George Washington à la fin du 17e siècle. C'est dire qu'au-delà de l'enseignement de qualité qui y dispensé à nos futurs officiers, l'ESNT est aussi un musée et une mémoire de notre marine nationale. Ces “portes ouvertes”, hier, aux journalistes viennent traduire, selon le commandant de l'école M. Smaïli, le souci de mettre en œuvre la politique de communication sectorielle. Elles visent également à vulgariser et à médiatiser les activités de l'ESNT qui assure la formation des officiers des forces navales depuis août 2003. En effet, d'autres écoles spécialisées ont été ouvertes par la marine nationale, notamment à Ghazaouet, Mostaganem, Jijel et Arzew où l'on dispense différentes formations. L'ESNT se consacre désormais à la seule formation d'officiers selon les standards internationaux. Son commandant estime, à ce propos, que son l'école est à la page en termes d'actualisation des programmes et des équipements didactiques mis en œuvre. Il reconnaît que la multiplication des contacts avec les marines étrangères a été pour beaucoup dans les progrès technologiques réalisés par l'ESNT. Il faut savoir, en effet, que des élèves de la marine nationale sont régulièrement envoyés en formation de perfectionnement chez les pays “amis” comme les USA, la Russie, la grande-Bretagne, l'Italie, la Chine et la Suède. De la même manière, l'école de “La Pérouse” assure la formation d'officiers aux élèves d'autres pays voisins, arabes et africains. Autant dire que la réputation de cette école dépasse largement les limites de notre territoire. Et pour y être admis, le candidat doit d'abord justifier d'un bac dans les filières scientifiques puis subir des examens physiques et, enfin, un test psycho-technique. La sélection est tellement rigoureuse que, parfois, 50 prétendants concourent pour une seule place pédagogique. Dans cette école, la pratique de l'anglais et la maîtrise des nouvelles technologies et de l'informatique sont indispensables pour suivre la formation. Les salles de cours, les bibliothèques et les ateliers de pratique n'ont rien à envier aux écoles des pays développés. Et le colonel Smaïli se fait fort de déclarer : “nous sommes à la pointe de la technologie.” Cette rigueur et ce sérieux sont aussi valables dans la prise en charge sociale des stagiaires. L'hygiène est ici le maître mot. “Je me soucie beaucoup plus de la bonne prise en charge de mes élèves que de mes propres enfants ; n'oubliez pas ce sont nos officiers de demain !” cette confidence — assurance du directeur de l'enseignement — prouve si besoin est que les élèves officiers de l'ESNT sont véritablement entre de bonnes mains. H. M.