Le président Bouteflika a signé, hier, lors du Conseil des ministres, la loi de finances 2015. Cette dernière prévoit des recettes budgétaires de 4 684,6 milliards de dinars et des dépenses publiques de 8 858,1 mds de dinars, soit un déficit budgétaire de 4 173,3 mds de dinars. Adoptée le 29 octobre 2014 par l'Assemblée populaire nationale et le 12 novembre par le Conseil de la nation, la loi de finances 2015 table sur une croissance économique globale de 3,42% et de 4,25% hors hydrocarbures. La hausse des dépenses de l'Etat au titre de l'exercice 2015 s'explique aussi, précise un communiqué du Conseil des ministres, repris par l'APS, "par la croissance des dépenses de fonctionnement (+5,5%)". Pour les dépenses d'équipement, la LF prévoit des autorisations de programme (AP) pour 4 079,7 milliards de dinars, des crédits de paiement (CP) pour 3 885,8 milliards de dinars et un programme neuf de 1 178 milliards de dinars. La loi table sur des recettes budgétaires de l'ordre de 4 684,6 milliards de dinars, soit un déficit budgétaire de 4 173,3 milliards de dinars (22,1% du produit intérieur brut (PIB). Pour les dépenses de fonctionnement publiques, elles sont estimées à 4 972,3 milliards de dinars en 2015 contre 4 714,5 milliards de dinars en 2014 (+5,5%), évoluant notamment sous l'effet des accroissements des dépenses de rémunérations du personnel des administrations centrales et déconcentrées qui augmentent de 6,45% par rapport à la LF 2014. Cette augmentation de 6,45% dans cette catégorie de dépenses intervient sous l'effet combiné de la prise en charge de nouveaux postes budgétaires et du produit de la formation ainsi que de l'impact des avancements dans les carrières, avec 2 104,4 milliards de dinars de dépenses de rémunération. Le budget de fonctionnement de l'Etat pour l'exercice 2015 intègre, en outre, un montant de 310,5 milliards de dinars de provision groupée couvrant celles destinées pour les dépenses éventuelles, l'incidence de la révision de la définition du Salaire minimum garanti (SNMG) et d'autres dépenses liées à la protection de personnes âgées et l'impact éventuel lié aux fluctuations des cours du blé et de la poudre de lait sur le marché international. La définition du SNMG a été révisée "à la faveur de l'abrogation de l'article 87 bis de la loi n°90-11 du 21 avril 1990, relative aux relations du travail, annoncée en février dernier", précise le même communiqué. Dans la LF 2015, adoptée bien avant la crise pétrolière, on table sur des recettes en produits de la fiscalité pétrolière de l'ordre de 1 722,9 milliards de dinars et des recettes non pétrolières de 2 961,7 milliards de dinars. Evoluant sous l'effet de la progression de 3,68% du volume des exportations d'hydrocarbures, la fiscalité pétrolière à recouvrir en 2015 devrait s'établir à 4 357,1 milliards de dinars, générant ainsi une plus value à verser dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) de l'ordre de 2.634,2 milliards de dinars à la fin de l'année prochaine. Sur un autre plan, les prévisions du budget public pour 2015 tablent sur un taux de croissance économique de 3,42% globalement et de 4,25% hors valeur ajoutée générée par les hydrocarbures. La valeur du PIB passera, quant à elle, de 18 191,4 milliards de dinars dans la LF 2014 (17 647,5 milliards de dinars en clôture de 2014) à 18 896,1 milliards de dinars dans la LF 2015. Son taux de croissance passe, toutefois, de 4,5% dans la LF 2014 à 3,4% dans celle de 2015. La croissance du PIB reste tirée essentiellement par le secteur du BTP (+5,20%), des services marchands (+4,60%) et des hydrocarbures (+1,72%). La LF laisse inchangé le prix du baril de pétrole brut à 37 dollars. Il table sur une parité monétaire dinar-dollar de 79 dinars pour un dollar durant 2015 contre 80 dinars pour un dollar dans la LF de l'année en cours. Le taux de l'inflation moyen pour 2015 est estimé à 3% contre 3,5% en 2014. Sur un autre plan, la LF 2015 prévoit une augmentation des importations de marchandises de 4,54% en volume et de 6,2% en valeur (65,44 milliards de dollars). Le texte propose, par ailleurs, de consacrer le montant de 1 711,7 milliards de dinars au titre des transferts sociaux en provenance du budget de l'Etat en 2015, ce qui représente 9,1% du PIB et enregistrant une hausse de 6,4% par rapport à 2014. Une part de 65,3% des ces transferts devra être destinée au soutien aux familles, à l'habitat et à la santé. Les subventions des prix des produits de base (céréales, lait, sucre et huile alimentaire) absorberont 13,2% de l'ensemble des transferts. M.M.