Ce programme est difficile à exécuter au regard de l'importance des dépenses incompressibles en termes de budget de fonctionnement et en termes d'importations. L'Algérie renoue avec l'austérité en 2015. Un plan en ce sens a déjà été esquissé. Coupes dans le budget de fonctionnement, coupes dans le budget d'équipement, plan quinquennal de relance 2015-2019 de moindre ampleur, gel des recrutements dans la Fonction publique, rationalisation des importations, telles sont les grandes lignes de ce programme de réduction des dépenses publiques, en réponse aux effets négatifs de la chute des prix du pétrole. Cette situation ne s'est pas produite depuis le début des années 1990 avec la cessation de paiement qu'a connue le pays en 1993. Ce qu'on sait déjà de ce programme, c'est que les subventions, l'augmentation des salaires à la faveur de l'abrogation du 87 bis, les investissements sociaux ne seront pas touchés. Idem pour les recrutements dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de la formation professionnelle. Le gel des recrutements sera observé dans les secteurs considérés comme moins importants. De même, les dispositifs de création de microentreprises sous les formules Ansej, Cnac et Angem ne seront pas suspendus. Quant aux importations, un groupe de travail est en train de plancher sur les mesures à prendre pour réduire nos achats à l'étranger. On a introduit les licences d'importation et obligé les banques commerciales à plafonner leurs engagements sur leurs opérations de commerce extérieur. Va-t-on élargir ces mesures à des normes algériennes, suite à une décision arrêtée en tripartite ? Là, des experts répondent que les services de contrôle (ministère du Commerce et Douanes) ne sont pas outillés pour exécuter cette mesure. Du coup, se pose la faisabilité de la mise en œuvre de ce plan d'austérité. On est face à des dépenses incompressibles : le gros du budget de fonctionnement est versé en salaires, le gros des importations va vers les produits alimentaires de première nécessité, les matières premières et les demi-produits destinés à la production. Il reste les produits de moindre nécessité ou superflus, les produits non conformes. Là, on peut faire des économies permettant de réduire les importations. Encore faut-il une volonté politique pour freiner ce type d'importations. En somme, on n'est donc pas face à un plan d'austérité drastique aux conséquences sociales très douloureuses. Mais si la chute des prix du pétrole se poursuit durant le premier trimestre, voire pendant tout le premier semestre 2015, ou se prolonger pendant le restant de l'année 2015, des mesures plus sévères pourraient être annoncées, susceptibles de toucher en partie des franges de la population et remettre en cause la paix sociale. K. R.